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Motion de censure


Les interventions de Marie Pochon


Les amendements de Marie Pochon pour ce dossier

21 interventions trouvées.

 « Le gouvernement prétend promouvoir le débat parlementaire puis impose le 49.3, bafouant la représentation nationale », accusait le 17 février 2015, au sujet de la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite loi Macron, un certain Franck Riester.

Huit ans plus tard, le 13 novembre 2023, le même nous donnait lecture d'une lettre de la Première ministre : « Aussi, par la présente lettre, sur le fondement de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution, j'engage la responsabilité de mon gouvernement sur le vote en lecture définitive du projet de loi de programmation des finances publiques po...

Nous voilà donc au dix-septième 49.3 en un peu plus d'un an : il devient ridicule de faire comme si nous étions réellement pour quelque chose dans la fabrique de la loi. Ce n'est même plus une représentation théâtrale, mais une comédie pas bien drôle, un simulacre de vie démocratique dans la verticalité de la Ve République....

Je parlais à l'instant de comédie : c'est un drame, un thriller dépourvu de tout suspens hitchcockien, un truc qui fout les jetons un mercredi soir. Vous pouvez rire, chers collègues, trouver le spectacle divertissant, mais notez qu'il commence par la mort du personnage principal : la démocratie.

La démocratie faisait asseoir par la République des règles simples, des valeurs, des institutions, des pratiques que vous assumez de tuer à petit feu. Le drame empire, chers collègues, parce qu'au dix-septième coup de minuit – il y en a beaucoup dans cette histoire, et ce n'est pas près de s'arrêter – il a perdu beaucoup d'autres personnages. P...

Aux urnes, plus personne. L'individualisme et le repli sur soi prennent le pas sur les solidarités, sur l'espoir de vivre mieux, victimes de ce thriller que vous pensiez pouvoir laisser se dérouler dans le huis clos de l'hémicycle, madame la Première ministre – mais je suis au regret de vous annoncer que nous sommes filmés, que des millions de ...

Tout cela, nul ne sait ce qu'il en adviendra. Des millions de gens ont défilé dans les rues, il y a quelques mois, pour s'opposer à la réforme des retraites : vous l'avez fait passer en force. Lors des élections de juin 2022, des millions de gens ont voté, certains pour la première fois, avec colère, avec résignation, avec espoir, qui ne le fer...

Dix-sept coups de trop : sans doute pensez-vous que j'exagère, mais je ne souhaite que vous dire sincèrement, honnêtement, que ce que vous êtes en train de faire avec M. le Président de la République, avec votre majorité toute relative – fait que vous feriez mieux d'analyser –, est bien petit pour notre pays, pour la grandeur de son histoire, d...

…les polémiques que vous suscitez en parlant de « djihadisme d'atmosphère » ou d'écoterrorisme – oui, ce sont les termes que vous employez, oui, vous mélangez tout, oui, c'est dangereux

–, le mépris, le mépris, le mépris : encore une fois, nul ne sait ce qu'il en adviendra. Au diable votre prétendu pragmatisme et votre prétendue raison ! Est-ce la raison qui vous entretient dans une douce indifférence aux inégalités qui s'accroissent, aux enfants dormant dans la rue, aux agriculteurs qui jettent l'éponge, aux travailleurs préc...

Est-ce le pragmatisme qui vous fait ignorer toutes les alertes concernant la nécessité d'investissements massifs – j'insiste sur ce mot – pour protéger le vivant, qui vous fait oublier de prévoir un projet de loi de financement de la transition écologique, texte réclamé par tous les scientifiques face à l'effondrement de notre monde ?

Est-ce le pragmatisme ou la raison qui vous dicte une politique financière : austérité pour les petits – services publics, écoles, hôpitaux, gendarmeries, ruralité –, abondance pour les puissants – en baisses d'impôts et de cotisations, les entreprises ont reçu depuis 2018 100 milliards d'euros, sans aucune contrepartie ? Est-ce la raison ou le...

…à accélérer la disparition des services publics sous prétexte de maisons France Services portées à bout de bras par les élus locaux et les associations ?

La promesse républicaine s'effrite partout, partout elle est délaissée : je le répète, nul ne sait ce qu'il en adviendra. La colère qui s'exprime n'est pas un truc très français : elle a des racines très concrètes dans l'abandon de territoires entiers, dans les situations inextricables que suscite la logique de marché, dans une perte de sens qu...

dans des mobilisations méprisées, dans votre incapacité à respecter vos propres engagements écologiques. De vos actes, de vos choix politiques, madame la Première ministre, vous-même, en réalité, ne savez pas ce qu'il adviendra. Quoi que ce soit, il aurait pu en être autrement. La République n'est jamais acquise, c'est une conquête permanente ...

…mais de vivre libre. Notre République, madame la Première ministre, c'est l'égalité, celle qui permet à chaque enfant de France, jeune fille ou jeune garçon, de vivre libre, celle qui nous fait chérir le troisième pouvoir, la justice, dont nous devons sacraliser l'indépendance parce qu'elle garantit que puissants et misérables sont égaux devan...

pour assurer à leurs habitants bureau de poste, centre des impôts, accès aux droits, aux transports, à la culture, à la santé ; c'est tout faire pour défendre les services publics, unique patrimoine de ceux qui n'en ont pas. Notre République, madame la Première ministre, a une histoire profondément sociale : celle de l'État-providence, de la re...

Sa grandeur se mesure au sort qu'elle réserve aux plus démunis, sa richesse à l'engagement de millions d'hommes et de femmes, particulièrement là où l'État est le moins présent. C'est l'accès aux soins pour tous, la bataille pour que ceux qui vivent dans un petit village ne perdent pas deux années d'espérance de vie en raison des choix politiqu...

Notre République, c'est chacun d'entre nous. Elle n'opère jamais verticalement, par la volonté d'une seule personne : elle est un commun. Elle n'exclut pas, ne réduit pas : sa grandeur consiste à ouvrir, à émanciper, à être partagée. Elle est bousculée, car les choses évoluent à une vitesse folle. Face à l'effondrement du vivant, j'ai grandi da...

Plus question d'un vieux texte constitutionnel sur lequel on se fonde pour piétiner l'Assemblée nationale et ce qui s'y exprime ! Cette République, c'est notre devoir que de la faire advenir ,