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Les amendements de Jean-Louis Bourlanges pour ce dossier

12 interventions trouvées.

Nous savons que le président Chassaigne est un habile homme, et que ses amis le sont aussi. Nous en trouvons ce matin une parfaite illustration.

M. Chassaigne et ses amis n'aiment pas la mondialisation. C'est leur droit, même si l'on est fondé à leur demander s'ils ont bien mesuré le formidable recul de la misère planétaire qui a été permis, ces cinquante dernières années, par l'ouverture des frontières et l'intensification des échanges internationaux. Le président Chassaigne sait qu'i...

Or la qualité des échanges internationaux est aujourd'hui mise en cause par des États qui ne respectent pas les règles du jeu. Ce n'est assurément pas le cas du Canada, si proche de nous à tant d'égards. Un accord bilatéral avec le Canada, c'est mieux, bien mieux, que la loi de la jungle du commerce de droit commun.

La seconde raison, qui ne peut qu'inquiéter les adversaires de l'accord, c'est le franc succès de ses premiers pas dans la vie réelle. Pour la France, le Ceta, quoi que vous en disiez c'est carton plein.

Les importations de viande bovine, sources de toutes nos angoisses comme l'a dit M. Weissberg, ne représentent que 0,004 % de la consommation française. Face à un tel bilan, nos collègues du groupe GDR ont prudemment choisi de botter en touche.

Avant de boucler la procédure, le Gouvernement demande du temps pour répondre aux inquiétudes et apaiser le monde agricole en émoi. Les auteurs de cette proposition de résolution refusent cette démarche. Pour eux c'est la ratification, ou plutôt la non-ratification, subito ! Monsieur le président Chassaigne, vous argumentez votre demand...

Selon vous – vous me pardonnerez l'expression –, les travaux n'interrompraient pas le spectacle et 90 % des dispositions du Ceta s'appliqueraient dès à présent, en l'absence d'une ratification en bonne et due forme de notre Parlement. Je n'ai pas vérifié ce chiffre que vous avancez. La vérité, est bien différente : nous avons affaire à un acco...

Les dispositions commerciales – soit les 90 % de mesures que vous citez – sont, en toute logique et de manière tout à fait légitime, soumises à la procédure de ratification du seul Parlement européen, élu au suffrage universel dans des conditions parfaitement démocratiques.

Les autres dispositions, parce qu'elles demeurent de la compétence des États membres, ne sont applicables qu'au terme d'une procédure très lourde, qui passe par la ratification du texte par environ trente-cinq assemblées parlementaires, nos amis Belges n'en comptant pas moins de cinq à eux seuls.

Il est donc injustifié de faire prendre en otage, comme vous prétendez le faire, les dispositions relevant de la politique commerciale commune par des procédures prévues pour ratifier des dispositions relevant des compétences partagées.

Ce n'est pas servir l'État de droit et la démocratie d'utiliser les accords mixtes comme des fusils à tirer dans les coins pour remettre en cause les compétences communautaires fixées par des traités signés et ratifiés par la France.

Si cette proposition de résolution avait une réelle portée juridique, nous la combattrions, car elle nous paraît mal inspirée sur le fond et lourde d'effets pervers si l'on s'en tient aux questions de procédure. Mais, rassurez-vous, comme elle n'a aucune conséquence juridique, nous nous contenterons de ne pas l'approuver.