Il vise à supprimer les alinéas 180 à 192. L'un de nos amendements a été rejeté tout à l'heure au motif qu'il portait en réalité sur l'action du ministère de la justice ; il me semble que les centres éducatifs fermés ou l'ouverture de cent « classes de reconquête républicaine », dont il est notamment question dans ces alinéas, ne sont pas des domaines d'action prioritaires du ministère de l'intérieur.
Il nous paraît ainsi absurde, pour ne pas dire ubuesque, que les seules mesures de réconciliation entre la police et la jeunesse que vous prévoyez soient destinées à « s'assurer que le ministère de l'intérieur ressemble davantage aux Français, notamment à la jeunesse ».
Vous partez du postulat selon lequel notre jeunesse est contre la police. Il y a de bonnes pistes dans vos propositions, là n'est pas la question, mais, je le répète, vous opposez la jeunesse à la police, alors qu'il y aurait tant d'autres choses à faire.
En ce qui nous concerne – nous l'avons répété –, nous pensons que le meilleur moyen de recréer un lien entre la police républicaine et la jeunesse est d'instaurer une police plus proche – je n'utilise pas un autre mot – des habitantes et des habitants. De cette manière, ils n'auraient plus l'impression de subir des raids : je sais que vous n'aimez pas cette expression, mais c'est ainsi que la chose est vécue dans les quartiers populaires.
J'estime que nous pourrions véritablement avoir une autre idée de la police, afin d'opérer cette fameuse réconciliation. Les mesures que vous proposez, auxquelles nous ne sommes pas nécessairement opposés, sont plus que symboliques : c'est pourquoi nous souhaitons revenir au cœur du sujet. Or, pour la jeunesse, comme pour la police, le cœur du sujet est d'être respectée.