On a beaucoup parlé de la réforme de la police nationale – dans les médias, au Sénat et deux fois en commission. On en a également un peu parlé aujourd'hui, à l'occasion d'amendements de suppression. Je veux répondre à MM. Vicot, Bernalicis et Baubry. Bien sûr, c'est une réforme très importante, personne ne le nie. Quand une réforme importante vient changer le mode de fonctionnement d'une institution, instaurée de longue date – depuis Clemenceau, diraient certains, au moins depuis la réforme du général de Gaulle de 1966 –, cela crée des interrogations, des émulations et des discussions.
Cette réforme est préparée depuis bien longtemps. J'ai lu à vos collègues du Sénat l'intervention in extenso du ministre Joxe ; sa réforme incluait à l'origine la réorganisation de la police judiciaire, avant que d'autres ministres ne la modifient, puis qu'elle ne soit enterrée par Charles Pasqua. Par une sorte de renversement de l'histoire, me voici du côté de Pierre Joxe, et vous du côté de ceux qui ont mis fin à cette réforme, en l'occurrence Charles Pasqua – votre idole politique, je le sais.