Tout à l'heure, quand on a abordé cette discussion, Ugo Bernalicis a dit qu'il était urgent d'attendre avant d'opérer la réorganisation. Je ne suis pas d'accord : il est plutôt urgent de l'entreprendre. Cela ne veut pas dire qu'il faut agir dans la précipitation, n'importe comment, mais il faut agir. La police nationale, qu'il s'agit de réorganiser, fait face à une série de difficultés majeures, connues depuis longtemps : crise d'investigation, taux d'élucidation en baisse, stock de procédures en hausse. Dans le même temps, la délinquance et la criminalité sont – chacun en convient, y compris les magistrats – de plus en plus organisées et de plus en plus violentes, promptes à exploiter toutes les failles du système et se ramifiant de la voie publique jusqu'aux réseaux internationaux. Les policiers attendent de l'aide et des moyens supplémentaires pour mieux effectuer leurs missions. C'est tout le sens de la réorganisation que vise la Lopmi (loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur).
Certes, l'impact de la réforme sur la police judiciaire pose question ; nous y travaillons avec Ugo Bernalicis. Mais ce n'est pas en renonçant à la réorganisation qu'on apportera des réponses aux policiers ; ni en supprimant les alinéas qui comportent des précisions qu'on a adoptées, il y a quinze jours, en commission des lois pour répondre aux attentes des magistrats et de la police judiciaire qu'ils seront rassurés. Je pense donc qu'il ne faut pas voter les amendements de suppression.