Il est toujours utile d'exploiter les travaux des universitaires et des intellectuels : cela permet d'avancer et de résoudre certains problèmes en sortant d'une vision idéologique – chacun reproche toujours à l'autre d'en avoir une. Certaines études, notamment celles de Laurent Mucchielli, démontrent que la vidéosurveillance n'a pas d'effet sur la prévention de la délinquance ; elle peut en avoir sur la résolution des délits et des infractions – et encore, dans moins de 2 % des cas.
On pourrait penser que la vidéosurveillance joue sur le sentiment de sécurité et rassure la population – objectif louable –, mais les études révèlent que les habitants oublient la présence de caméras, voire pensent qu'il y en a dans leur quartier alors que ce n'est pas le cas. Puisque les deniers publics se sont raréfiés sous ce gouvernement et sous les précédents, nous ferions mieux d'affecter l'argent là où il est utile – en renforçant la présence humaine, en soutenant les éducateurs de rue et les associations qui préservent le lien social, en accroissant résolument les moyens de la protection de l'enfance… – plutôt que de poser des caméras partout.