Les brigades anticriminalité sont soumises à une doctrine de projection spécifique, et il leur est notamment assigné une tâche très précise dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, que le langage policier actuel décrit comme le harcèlement du trafic – la terminologie est assumée.
Or nous estimons que cette stratégie n'a pas pour effet de harceler le trafic, mais un quartier, une aire géographique donnée et la population qui y réside. À cet égard, de nombreuses remontées du terrain font état – je ne vous apprends rien – de rapports dégradés entre la police et la population en raison de l'action des brigades anticriminalité.
C'est une autre problématique, mais ces unités passent beaucoup de temps à attendre et à patrouiller, si bien que lorsque quelque chose se produit, le niveau de tension est immédiatement élevé, d'autant que leurs techniques d'intervention sont très brutales. Tout cela aboutit à une situation négative, pour un impact faible, voire inexistant, aucune démonstration n'ayant été faite de l'efficacité des brigades anticriminalité sur la diminution de la délinquance.
À l'inverse, la police de proximité, qui est en uniforme, est capable de s'insérer dans un quartier, de discuter avec le tissu social et économique local, d'être connue et reconnue par la population. Elle procure de meilleures garanties en matière de déontologie et de maintien de l'ordre, mais aussi de tranquillité pour les agents dans l'exercice de leurs fonctions et d'efficacité dans la collecte de renseignements opérationnels auprès de la population…