Nous ne voulions pas donner sèchement un avis défavorable. Nous avons discuté des moyens relatifs à la sécurité civile hier. Bientôt, à la suite des annonces du Président de la République, nous débattrons de ces questions – nous l'avons dit au président de votre groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires.
Les moyens déployés par l'État en Corse sont très nombreux. Cet été, vous pouvez en témoigner, ce n'est pas le territoire qui a été le plus touché par les feux de forêt, bien que le taux d'hygrométrie y était très faible. Je me suis rendu dans les locaux des sapeurs-pompiers de la collectivité de Corse, dont je salue évidemment le travail. À chaque fois, nous anticipons et prévoyons le déploiement de moyens de sécurité civile ; malgré les feux qui ont sévi en métropole, notamment en Gironde, nous ne les avons jamais réduits. Nous prenons très au sérieux la situation particulière de l'île de Beauté, en raison de sa géographie escarpée et de la longueur de la saison chaude, qui s'étend jusqu'au mois de novembre. Nous y sommes très attentifs.
Si le projet de loi prévoit qu'une étude sera menée par le Gouvernement sur la pertinence de la création d'une seconde base pour les aéronefs de la sécurité civile, le législateur n'a pas souhaité indiquer sa localisation. Il reviendra à l'État de réfléchir au lieu où cette base serait la plus utile. Pour créer une base, il est nécessaire de disposer, en plus d'un terrain, d'avions. Or, s'agissant des Canadair, la difficulté n'est pas tant de les acheter que de les produire ; ils ne sont plus fabriqués dans le monde.
Le Président de la République a annoncé la construction d'une usine produisant des avions de type Canadair, et d'autres entreprises, telles que Dassault ou Airbus, réfléchissent avec nous à la production de ce type d'avion. Quand bien même nous investirions des centaines de millions d'euros, ce qui serait très bien, nous ne pourrions pas acheter ces avions qui, malheureusement, ne se vendent plus. Par ailleurs, nous avons besoin de pilotes capables de conduire ces avions très particuliers, mais surtout de mécaniciens capables de les réparer.
La base de Nîmes présente l'avantage de pouvoir réparer la nuit les avions qui volent la journée pour éteindre les feux, ce qui explique que, cet été, 98 % des avions de notre flotte ont pu être mobilisés tous les jours. Il ne sert à rien d'avoir une base sans mécaniciens très bien formés, très sérieux et très rigoureux ; cela met en danger les pilotes de ces avions qui prennent des risques très importants – on l'a encore vu très récemment en Italie où deux pilotes sont morts.
Le projet de loi prévoit d'étudier la création d'une seconde base, sans préciser sa localisation ; elle pourrait être implantée à Tourcoing