Revenons quelques années en arrière. En octobre 1981, il y a plus de quarante ans, nos prédécesseurs débattaient, dans cette assemblée, du programme d'indépendance énergétique proposé par le gouvernement d'alors. Climat, souveraineté, pouvoir d'achat : à une différence près – le charbon était alors perçu comme une opportunité industrielle pour le pays –, toutes les questions que l'on se pose aujourd'hui, comme les solutions que l'on entrevoit, étaient déjà sur la table.
Il était question d'économies d'énergie, de développement du nucléaire, et même d'énergies renouvelables, puisqu'avait été fixé l'objectif de 150 TWh dans le mix énergétique en 1990. L'industrie n'était pas oubliée, non plus que la politique énergétique en matière d'agriculture : on évoquait l'utilisation de biocarburants et l'on affichait de grandes ambitions en matière d'innovation et de recherche. Ce programme était ambitieux tout en étant rationnel. Qu'en reste-t-il ?
Aujourd'hui, 16 novembre 2022, les énergies fossiles représentent toujours plus de 60 % de l'énergie finale consommée en France – 85 % dans le monde –, elles pèsent sur le pouvoir d'achat des ménages, amputent notre souveraineté et affectent le climat. La situation actuelle est assez comparable à celle qui prévalait lors du débat de 1981 : nous traversons une crise économique qui rappelle celle des chocs pétroliers et une même dépendance aux énergies fossiles contraint nos réponses politiques.
La majorité construit sa politique énergétique sur un principe clair et sans équivoque : faire en sorte que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets.