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Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Séance en hémicycle du mercredi 16 novembre 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la politique énergétique de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

Le nucléaire, meilleur espoir de l'humanité pour produire une énergie massive, sans carbone, gâchant le moins de ressources et d'espace public, a été accusé de tous les maux imaginaires pendant que le pétrole, le charbon et le gaz continuaient leur irresponsable ascension. Depuis la crise pétrolière des années 1970 qui aurait dû conduire à engager une transition définitive vers l'électrification de l'industrie, du transport et du logement, les émissions de CO2 liées aux énergies carbone ont doublé !

Les classes populaires et moyennes qui n'ont d'autres moyens que d'utiliser leur véhicule pour vivre, les ruraux qui ont besoin du fioul pour se chauffer, les agriculteurs qui se démènent pour nous nourrir ont été et restent accusés de tous les maux de la planète pour éviter le débat principal que nous devrions tous avoir : un changement total de modèle économique au profit d'une relocalisation optimale des activités, une souveraineté économique et énergétique et un aménagement durable de notre territoire, seules politiques garantes d'une prospérité partagée, de la justice sociale et de la préservation de notre environnement.

Les crises sociales et écologiques atteignent un degré de gravité qui impose que vous les regardiez en face à défaut d'être capables de les résoudre. Ces crises ont déjà affaibli le niveau de vie de nos concitoyens, dont le pouvoir d'achat, après avoir stagné, après s'être érodé, est si affaibli qu'un nombre toujours plus grand de familles renonce à se chauffer, à visiter leurs proches et même à se nourrir sainement. Alors qu'ils ont fondé notre démocratie sociale, la prospérité de nos économies et la stabilité de notre modèle social, le travail et les valeurs cardinales qui lui sont attachées ne garantissent plus de pouvoir vivre dignement. Le spectre du revenu de subsistance, que d'autres veulent désormais renommer le salaire universel, revient hanter les économies en voie de tiers-mondisation.

Depuis plusieurs générations, les grands-parents puis les parents des classes moyennes et populaires s'inquiétaient du fait que leurs enfants vivent moins bien qu'eux-mêmes. Désormais, ce sont les enfants et petits-enfants qui s'interrogent sur la survie même de tout ce que nous pensions avoir acquis par le travail et le sacrifice de plusieurs générations. Les sociétés européennes, en particulier la société française, vivent dans l'angoisse d'un avenir fait de pénuries, de restrictions et de régressions quand elles ne se demandent pas si la dégradation de l'environnement ne provoquera pas une catastrophe mondiale.

Vous avez décidé de faire de cette angoisse de pénurie un objectif politique, comme vous venez de nous le confirmer par votre discours, madame la Première ministre. Dans un retournement machiavélique inouï, vous présentez les pénuries, les sacrifices et les manques comme un nouvel horizon de la civilisation. En réalité, cette stratégie n'est pas une politique : acculé par les échecs et la perte de notre souveraineté énergétique, alimentaire et industrielle, ce gouvernement subit la crise sans avoir la moindre idée de la manière dont il pourrait la résoudre. Pire, il continue – en ricanant – à refuser les solutions du Rassemblement national.

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