…instaurer une TVA à 5,5 % pour ce bien commun de première nécessité et, enfin, engager une réelle – j'insiste : réelle, et non fausse – renationalisation d'EDF et d'Engie en rétablissant leur statut d'établissement public industriel et commercial (Epic). Nous le savons et vous le savez : la remontée au capital d'EDF engagée par l'État sans modification du statut de société anonyme vous permettra, quand vous voudrez et sans le Parlement, de revenir à la charge avec votre mauvais projet de vente à la découpe – un Hercule 2.0 qui parachèverait votre vision libérale. Au reste, l'inversion du calendrier parlementaire dans un contexte où l'accélération du développement des énergies renouvelables est nécessaire pourrait favoriser ce projet de vente à la découpe d'EDF.
Que les choses soient claires : pour le groupe communiste, l'énergie la moins chère est celle qui n'est pas consommée. Il faut donc réaliser des efforts colossaux en faveur de la sobriété énergétique. Votre refus, réitéré dans le projet de loi de finances (PLF), de dégager des moyens pour la rénovation thermique des logements et pour le développement des lignes ferroviaires du quotidien est l'illustration d'un contresens historique.
Nous pensons qu'il faut consommer moins et mieux et qu'il est urgent d'anticiper l'après-pétrole. Dans ces conditions, il faut composer un mix énergétique équilibré, intelligent, dans lequel les énergies renouvelables ont leur place – mais pas n'importe où, pas n'importe comment, pas avec n'importe qui et, surtout, pas sans les gens et les maires, pas sans respecter les territoires. Dans le secteur nucléaire, l'absence de renouvellement des capacités de production et des investissements nécessaires – vous n'avez pas évoqué les modalités de financement – nous prive de visibilité sur la stratégie de l'État.
Pour faire tout cela, la régulation par la puissance publique est nécessaire. Pour faire tout cela, il ne faut pas laisser le marché faire son œuvre. Pour faire tout cela, il faut préserver l'unicité et l'intégrité des outils industriels, de la production à la distribution. Pour faire tout cela, nous devons faire nôtre l'idée qu'avec son énergie ouvrière, le ministre Marcel Paul formula ici même : il faut avoir une vision d'ensemble de ces problèmes car l'énergie est l'armée de la reprise économique.