Monsieur le rapporteur, lors de nos discussions en commission, nous vous avons incité à prendre des engagements plus forts, dans cet article ou dans le rapport annexé, sur l'accueil des femmes victimes de violence et sur la formation des agents. Vous nous avez répondu que tous les efforts en ce sens étaient déjà faits et que l'accueil s'améliorait. Cela nous a quelque peu agacés.
Certes, des progrès ont été réalisés, mais ils sont, dans une large mesure, le résultat de la mobilisation féministe qui a pris beaucoup d'ampleur, particulièrement depuis la révolution #MeToo. Cette très grande libération de la parole des femmes a entraîné une écoute plus importante. C'est heureux, mais c'est encore loin d'être suffisant. Il faut entendre toutes les femmes qui s'expriment, notamment sous le hashtag #DoublePeine, pour dire qu'il y a encore des choses qui ne vont vraiment pas du tout, comme l'accueil des femmes victimes de violence, et pour dénoncer, plus généralement, la culture de notre société et de la police, qui reste profondément sexiste.
Il reste donc des moyens à engager et du travail à faire, notamment pour mieux évaluer l'amélioration de l'accueil après la formation des agents. Or je ne retrouve ni dans le texte initial ni dans le vote des amendements qui vous sont proposés un engagement à la hauteur de la libération de la parole en cours depuis quelques années dans ce pays.