Nous abordons le titre II, intitulé « Dispositions relatives à la révolution numérique du ministère ». Nous n'avons pas déposé d'amendements en nombre et nous souscrivons à cette orientation. Mais la masse des 8 milliards d'euros de crédits réservés au numérique ne doit pas être une porte d'entrée démesurée pour les cabinets de conseil. Durant le précédent mandat du Président de la République, le recours aux cabinets de conseil a été sévèrement critiqué, à juste titre : il a représenté plus de 1 milliard d'euros en 2021, dont la moitié se répartit entre les ministères de l'écologie, de l'économie et de l'intérieur.
Les résultats n'ont pas toujours été au rendez-vous, tant s'en faut, malgré des coûts exorbitants : une journée de travail d'un fonctionnaire coûte en moyenne 350 euros, quand celle d'un conseiller privé coûte près de 3 000 euros, s'agissant des grands cabinets de conseil.
Nous ne sommes pas hostiles à la délégation de service public, mais nous sommes attachés à la transparence, à l'efficacité et à la recherche de l'internalisation. Il importe de garder la main sur les intervenants extérieurs, de peser pour obtenir le résultat attendu et de garantir un service après-vente, souvent absent des prestations des cabinets de conseil.
Nous vous adressons un message de prévention et de vigilance s'agissant de cet usage de l'argent public dans un domaine où les cabinets de conseil ne manqueront pas de s'engouffrer. Nous sommes très favorables à une politique de réinternalisation des compétences ; il faut faire confiance aux services de l'État et à leurs capacités de mobilisation et de conduite des réformes. Le ministère de l'intérieur a été très gourmand en matière de recours aux cabinets de conseil : monsieur le ministre, pouvez-vous nous rassurer à ce sujet ?