Notre pays compte 5,4 millions de chômeurs. Mais ce ne sont pas seulement des chômeurs. Figurez-vous, madame et monsieur les membres du Gouvernement, que ce sont aussi des personnes et qu'elles ont une vie, un frigo à remplir, des enfants à élever et des passions à faire vivre. Cette vie est bien souvent ancrée dans un territoire précis, territoire que ces personnes n'ont d'ailleurs pas envie de quitter pour accepter un travail mal rémunéré, aux conditions insatisfaisantes, ou qui ne correspond tout simplement pas à leurs compétences.
Nous reconnaissons bien sûr l'urgence qu'il y a à légiférer en matière d'emploi, mais nous ne sommes pas prêts à accepter votre vision du travail. Vous nous avez habitués à une véritable brutalité, particulièrement à destination des chômeurs. Si la punition et la culpabilisation sont à l'ordre du jour avec ce texte, les réponses aux problématiques de l'emploi, elles, ne le sont pas.
Monsieur le ministre, j'ai déjà eu l'occasion de le rappeler, mais une piqûre de rappel semble à propos : huit Français sur dix considèrent qu'une augmentation immédiate et générale des salaires est justifiée.