Vous l'avez souligné, le problème tient moins au nombre de postes dédiés à la médecine scolaire qu'à l'attractivité du métier. Si l'on considère l'ensemble du pays, 30 % des postes de médecine scolaire sont actuellement vacants ; nous avons de grandes difficultés à recruter des personnels et nous pourrions doubler le nombre de postes que cela ne changerait rien. Dans un département rural comme celui des Vosges, il y a huit postes de médecine scolaire, mais ils sont tous vacants si bien que nous recourons à deux médecins vacataires.
Pourtant, depuis 2017, il y a eu un effort de revalorisation des professions de santé scolaire, les passages à la première classe et à la hors classe ont été facilités, tout comme le passage au troisième grade pour les médecins scolaires et le versement de primes dans les zones d'éducation prioritaire. La situation est un peu meilleure du côté des infirmiers et des psychologues scolaires grâce au renforcement de l'attractivité des concours.
Il n'en demeure pas moins que, d'une manière générale, la question de la santé scolaire reste posée, au-delà des nécessaires mesures statutaires et financières que nous avons prises. L'enjeu est bien de refonder la médecine scolaire. Pour cela, à la demande du Parlement et dans le cadre de la loi du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale, dite 3DS, le ministre de la santé et de la prévention et moi-même préparons, en lien avec trois inspections générales, un rapport sur l'avenir de la médecine scolaire. Une fois achevé, probablement au début de l'année 2023, il pourra donner lieu à un débat parlementaire avec l'ensemble des députés. Je salue naturellement votre engagement à ce sujet, madame Descamps.