Vous avez raison : l'emploi des seniors en France est moins développé que dans tous les autres pays de l'Union européenne. Le taux d'emploi des plus de 50 ans s'élève à 56 %, alors que le taux moyen de la population est à 68 % – un taux élevé, qui a retrouvé son niveau de 1972. Cette marche vers l'emploi ne doit pas laisser les seniors sur le côté du chemin. Nous devons tout mettre en œuvre pour permettre le retour et le maintien dans l'emploi de ceux qui ont plus de 50, 55 ou 60 ans. Pour cela, nous ouvrons des concertations multiples, car la question de l'emploi des seniors est à la confluence de nombreux dossiers dont j'ai la charge : la réforme des retraites, la modulation des règles d'indemnisation en matière d'assurance chômage et, plus largement, tout ce qui concourt au plein emploi et à l'emploi de tous à l'échelle du pays.
Nous travaillons actuellement sur quatre pistes.
Tout d'abord, nous devons investir dans la formation des seniors. Leur expérience est riche, mais il faut parfois les accompagner pour une montée en puissance et en qualification en matière de nouvelles technologies. Les seniors doivent souvent accepter de terminer leur carrière en exerçant d'autres métiers qu'auparavant. C'est une des conditions du maintien dans l'emploi.
Nous devons travailler sur la prévention de l'usure professionnelle. Bien souvent, la sortie de l'emploi des plus âgés des actifs de notre pays s'explique par des problèmes liés à l'invalidité, aux inaptitudes ou aux troubles musculo-squelettiques, qui caractérisent l'usure professionnelle. La prévention favorisera le maintien dans l'emploi.
La troisième piste consiste à mettre en place des outils de gestion de l'emploi des seniors. Certaines organisations syndicales ont proposé de créer un index, sur le modèle de ce qui a été fait en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. J'ignore si l'index est la solution idoine, mais je sais de manière certaine que nous devons disposer d'un outil de gestion et de transparence de l'emploi des seniors.