Monsieur le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion, l'emploi des seniors dans notre pays est un enjeu majeur. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : si les seniors sont relativement moins concernés en nombre par le chômage, ils y restent en moyenne 2,5 fois plus longtemps que les autres demandeurs d'emploi. Ce problème se ressent sur le terrain. Comme nombre de mes collègues, j'ai eu l'occasion de rencontrer en circonscription des missions locales et des entreprises de réinsertion qui partagent le même constat. L'emploi des seniors est une préoccupation importante pour les demandeurs d'emploi concernés, pour les organismes de réinsertion et pour les employeurs eux-mêmes. En effet, l'emploi d'un senior est perçu par certaines entreprises comme un investissement moins rentable que celui d'un salarié en début ou en milieu de carrière. Cela s'explique par le coût salarial, par le fait que la dernière entreprise du salarié est chargée d'assumer ses maladies professionnelles, mais également par la peur d'investir du temps dans la formation et l'intégration d'un salarié en fin de carrière.
Par ailleurs, nous faisons face à un important phénomène d'autocensure des seniors vis-à-vis de l'emploi. Certains d'entre eux se considèrent comme inemployables, ne pensent pas avoir les compétences adaptées pour travailler dans un nouveau secteur, ou encore s'inquiètent de leur légitimité à suivre des formations professionnelles parfois nécessaires au retour à l'emploi.
L'emploi des seniors est essentiel pour notre pays et précieux pour nos entreprises, par les compétences et l'expérience qu'ils apportent. Pourriez-vous indiquer quels dispositifs peuvent être aménagés afin de favoriser la formation des seniors, accompagner leur fin de carrière et inciter les entreprises à les embaucher ? Par ailleurs, dans quelle mesure les concertations que vous menez en ce moment sur la réforme des retraites peuvent-elles apporter des solutions structurelles à ce problème ?