Monsieur le ministre délégué chargé des transports, voilà maintenant trente ans que les majorités politiques successives envisagent la construction de la portion de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Montpellier et Perpignan. Malgré l'utilité de ce projet structurant pour le désenclavement économique de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, on assiste encore actuellement à de nombreuses tergiversations quant au financement de ce projet, malgré les annonces faites par l'ancien Premier ministre Jean Castex, alors en période électorale.
Dans le cadre de la loi de finances pour 2022, le Parlement a adopté un amendement présenté par l'ancien gouvernement, qui vise à financer en partie la construction de la LGV entre Bordeaux et Toulouse par une taxe spéciale d'équipement qui serait levée par les collectivités territoriales, avalisant ainsi le désengagement de l'État d'équipements d'utilité nationale et internationale, qui relèvent pourtant de sa compétence.
La perspective de la création d'une taxe pour la nouvelle ligne Montpellier-Perpignan inquiète les collectivités territoriales et les habitants des départements concernés. L'État et la SNCF se désengagent de plus en plus du financement du secteur ferroviaire, laissant aux collectivités territoriales le soin de compenser ce manquement. Nous estimons que l'État devrait remplir son rôle historique de financeur et de gestionnaire des LGV. Par ailleurs, la participation de l'Union européenne – seulement 20 % du protocole de financement – est insuffisante.
Mes interrogations et celles de toute une région sont claires : l'État va-t-il laisser les collectivités territoriales seules face au bouclage financier de ce projet, alors que les départements de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, marqués par des taux de chômage et de pauvreté record, attendent avec impatience cet équipement qui assurerait leur désenclavement et participerait à leur essor économique ?