Je vous remercie tout d'abord pour vos mots.
En dehors de l'événement qui s'est produit le 11 novembre se pose évidemment la question des flux de migration que nous connaissons. Ils viennent d'Afrique, vous l'avez dit, mais aussi d'Asie puisqu'une partie des personnes qui cherchent refuge sur le territoire européen viennent de l'Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et d'ailleurs – parfois du bout de l'Asie –, traversant deux continents et une mer pour arriver en Europe.
Nous devons, au niveau européen, organiser la protection de nos frontières et assumer notre devoir d'humanité. Tel était tout le sens de la présidence française de l'Union européenne qui a lancé la première étape du pacte migratoire. En échange d'une solidarité plus forte avec les pays du sud confrontés à cette migration – la Grèce, Chypre, Malte, l'Italie et l'Espagne –, ceux-ci devaient s'engager à assurer une certaine protection des frontières grâce notamment à des dispositifs comme Eurodac ou à l'enregistrement de toute personne arrivant sur le sol européen. La France demande d'ailleurs à l'Europe de créer un guichet unique de l'asile afin d'éviter que les personnes migrantes qui arrivent sur le territoire européen rencontrent des difficultés.
Par ailleurs, alors que les flux importants de migrants, vous l'avez dit, peuvent se multiplier en raison des crises que vous avez mentionnées, une grande partie de ces personnes souhaitent se rendre en Grande-Bretagne. Ce sont donc évidemment la Belgique et le nord de la France qui subissent, depuis plus de vingt ans, cette situation même si, aujourd'hui, à Calais, on compte dix fois moins de migrants qu'il y a sept ans.
Une partie de ces migrants veut toujours traverser la Manche, c'est pourquoi nous devons absolument élaborer avec la Grande-Bretagne un traité européen qui nous permettra d'ouvrir enfin une voie légale d'immigration vers ce pays. Nous devrons aussi dire aux Britanniques de réformer leur code du travail car les migrants seront moins enclins à se rendre sur leur territoire si le marché du travail y est moins attractif.