Nous avons néanmoins constaté de graves dysfonctionnements dans le cadre de la procédure dite de l'asile à la frontière : les entretiens de l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, se déroulent dans des tentes, sans aucune confidentialité ; la traduction est assurée par téléphone ; les réfugiés sont mal informés de leurs droits ; le suivi psychologique est inexistant – des dysfonctionnements tels que le juge des libertés et de la détention (JLD) a déjà prononcé des décisions de libération pour nombre de ces exilés.
Il n'est pas question ici de chiffres, mais de vies humaines. Vous avez certainement pris connaissance de l'enquête accablante du journal Le Monde sur le terrible naufrage survenu le 24 novembre 2021 dans la Manche, à l'occasion duquel vingt-sept personnes se sont noyées en pleine nuit pendant des heures, sans que les autorités françaises n'interviennent. N'est-ce pas là le symptôme de ce à quoi peut mener l'indifférence, la banalisation de la misère et la généralisation des discours de l'extrême droite ?
Pouvez-vous nous assurer que tout est fait pour que de tels drames ne se reproduisent plus dans la Manche ? L'Ocean Viking ne restera-t-il qu'une simple exception à la politique migratoire menée depuis 2017 ?