Le sommet de Prague est un succès à bien des égards. Il pose les fondations d'une stratégie commune au-delà des frontières de l'Union et constitue un complément essentiel à la politique européenne de voisinage. Comme je l'ai rappelé lors des questions au Gouvernement du 11 octobre, il a aussi permis de réunir les dirigeants azerbaïdjanais et arménien. Afin d'aider à la reconnaissance mutuelle de la frontière entre les deux pays, il a été déployé en Arménie une mission civile européenne, dont les contours ont été dessinés lors du conseil des affaires étrangères du 17 octobre à Luxembourg. Elle est composée d'experts qui étaient déjà présents en Géorgie, et doit permettre à l'Union européenne de mieux cerner l'évolution de la situation et de contribuer à la délimitation de la frontière. En parallèle, une équipe d'évaluation des besoins – notamment d'ordre humanitaire – a été envoyée par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Arménie. Elle devait consulter les parties prenantes nationales et locales du 21 au 27 octobre. Il serait intéressant de connaître ses conclusions. Celles du Conseil européen des 20 et 21 octobre ne font pas référence au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'attention est prêtée, à juste titre, au conflit ukrainien et aux enjeux énergétiques et alimentaires qui en découlent. Comment la France agit-elle, à l'échelon européen, pour garder le conflit dans le Caucase au plus haut dans l'agenda ? Des actions sont-elles envisagées par le Conseil et par la diplomatie européenne afin d'assurer le succès de la médiation entamée à Prague ?