Qu'est-ce que le « socle de valeurs » sur lequel se fonde la CPE ? S'agit-il des valeurs qui ont prévalu il y a bientôt trente ans, lorsque l'Europe n'a pas su réagir à la guerre de Yougoslavie, qui a eu pour conséquence la circulation des armes dans nos cités ? De celles qui ont prévalu lors du Printemps arabe, qui a conduit à la déstabilisation totale de la bande sahélienne et de l'Afrique subsaharienne, et à ce que les mafias nigérianes viennent jusque dans nos cités déstabiliser un peu plus les données de la civilité ? De celles qui ont conduit à cette forme de naïveté et sans doute d'aveuglement qui a fait que, pendant huit ans, les institutions européennes n'ont pas réussi à empêcher la guerre en Ukraine alors qu'elles en avaient la possibilité ? Ce conflit n'aurait jamais dû avoir lieu. De cette période de profonde instabilité, et peut-être de guerre généralisée, que ressortira-t-il ? La circulation pendant vingt ans dans notre pays d'armes que nous aurons payées nous-mêmes ?
N'êtes-vous pas interpellée par la description de la CPE, qui ressemble furieusement à l'Eurasie occidentale définie dans Le grand échiquier de Brzezinski ?
Mesurez-vous que nous sommes en train de créer des dangers supplémentaires ? La Grèce se réarme contre la Turquie, le confit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie n'est pas réglé et, surtout, nous sommes entrés dans une guerre économique, une guerre énergétique que nous aurions dû empêcher par un moratoire sur le marché unique de l'énergie dès le premier semestre 2021.