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Intervention de Sandrine Rousseau

Réunion du mercredi 2 novembre 2022 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Rousseau :

En matière de retraite, certains débats sont interdits alors qu'ils sont aussi essentiels que la simplification de l'accès aux droits et l'équilibre financier des régimes spéciaux.

Il en est ainsi de la baisse structurelle de la part des cotisations dans le financement des retraites, qui a diminué de 3 points de PIB depuis 1995 sans que cela améliore la situation de l'emploi ou le financement des pensions.

Il en est de même s'agissant des critères de pénibilité, qui ont été amoindris ou supprimés tels, depuis 2018, les vibrations mécaniques ou la manutention d'agents chimiques dangereux, y compris pour les salariés des régimes spéciaux, dont la plupart existaient avant la création de la sécurité sociale pour compenser la pénibilité du travail.

Même chose s'agissant de la diminution de l'espérance de vie en bonne santé, qui emporte évidemment des conséquences en matière de retraite.

On ne parle pas davantage de l'inégalité entre les femmes et les hommes, et des pensions des premières qui sont 40 % inférieures à celles des seconds, ni non plus de l'inégalité entre les plus riches et les plus pauvres, qui s'accroît en raison de la part de plus en plus grande de l'intérim ou du travail précaire au sein même des régimes spéciaux.

J'ajoute qu'avec 56 %, le taux d'emploi des seniors de plus de 55 ans est en France l'un des plus faibles de l'OCDE. Toute augmentation de l'âge de départ à la retraite ne fera qu'accroître l'inégalité entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en ont pas.

Rien, non plus, s'agissant de l'âge auquel on commence à travailler et sur les carrières longues.

Examinons donc la question des retraites mais sous l'angle de la justice ! Sur le plan financier, il n'y a pas d'urgence à réformer. Nous devons juste franchir une mauvaise passe pendant quelques années et l'équilibre sera au rendez-vous sur le long terme. La révision de la part des cotisations dans le financement des régimes spéciaux permettrait très facilement de parvenir à un équilibre sans remettre en cause les conditions de départ à la retraite des personnes dont les métiers sont les plus pénibles.

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