Madame Bregeon, l'objectif est évidemment de remonter le productible le plus vite possible, en tenant compte des contraintes techniques nombreuses. Il faut commencer par atteindre les objectifs de cette année, grâce au redémarrage des centrales le plus vite possible, pour repasser au-dessus des 300 térawattheures l'année prochaine. Quant à la gestion des compétences, il s'agit d'un enjeu majeur.
Hinkley Point et Sizewell sont au Royaume-Uni, le deuxième marché d'EDF. Il s'agit de deux projets très importants, d'une part, pour asseoir davantage encore la présence d'EDF sur ce marché ; d'autre part, pour équilibrer ce qui se fait d'un côté et de l'autre de la Manche. Hinkley Point est en cours de construction et, comme tous les projets complexes, il a ses hauts et ses bas. Nous ferons en sorte de le gérer le mieux possible.
L'international fait partie des missions d'EDF et doit mobiliser des ressources en capital et en moyens humains qui dépendent des objectifs que l'on poursuit. Selon qu'il s'agit d'énergies renouvelables, de nucléaire, de conseil ou de développement de projets, les ressources engagées ne sont pas les mêmes et sont adaptées à chacun des sujets.
Monsieur Tivoli, je ne pense pas qu'il puisse y avoir de stratégie bas-carbone sans stratégie nucléaire claire. Mon engagement est donc de faire réussir la filière nucléaire.
Madame Chikirou, la formation du personnel me tient particulièrement à cœur. Je pense vraiment que c'est une dimension essentielle de la réussite de l'entreprise. J'ai déjà appliqué ce principe chez Schneider Electric en formant les salariés, au sein de l'entreprise et en dehors. Il est aussi difficile pour Schneider Electric de trouver des électriciens que de trouver des soudeurs pour les entreprises de la filière nucléaire. Il faut donc en former, puis les faire grandir. Cela fait partie des choses auxquelles je crois fermement.
Quant à savoir quelle est mon indépendance, elle est en relation avec la mission qui m'est confiée. Je suis un dirigeant d'entreprise qui exécute ses missions avec l'esprit d'indépendance qui est associé à sa mission.
Monsieur Vigier, l'aménagement du territoire est une dimension essentielle de la mission du groupe. La présence d'EDF sur le territoire commence avec son réseau. Enedis est, je pense, un des services publics les plus proches, les plus maillés du territoire. Cette dimension est appelée à se renforcer grâce à la décentralisation de la production d'électricité. Il s'agit d'une direction stratégique forte, qui doit être accompagnée par la régulation, une partie des moyens financiers d'Enedis étant déterminés par cette régulation. Pour ce qui est des autres activités du groupe, EDF se doit d'être proche de ses clients, qui sont partout sur le territoire. J'aurais, bien sûr, le souci de m'en assurer.
Monsieur Potier, je vous réponds comme j'ai répondu à M. Tavel : je ne connais pas ma rémunération future à ce jour. J'ai simplement accepté le principe d'une diminution significative de ma rémunération actuelle.
Monsieur de Fournas, j'ai répondu aux questions que vous me posez par écrit et cette réponse est précise. Par ailleurs, vous avez entendu les commentaires du président. J'ajoute que tout sujet industriel mérite une mise en perspective ; c'est la situation de l'entreprise qui a conduit au deal entre Alstom et GE. Par ailleurs, je vous ai dit que j'avais quitté Merrill Lynch après le premier contact entre les deux entreprises.
Monsieur Descrozaille, je le répète, l'hydroélectricité est un pilier essentiel de l'activité d'EDF, qu'il convient de pérenniser. Je n'ai pas, à ce stade, de plan détaillé, car je ne suis pas dans l'entreprise. En revanche, je vais me mettre au travail sur le sujet et j'aurai l'occasion de revenir au Parlement, avec un schéma juridique stabilisé, établi avec le Gouvernement et la Commission européenne, et avec un plan d'investissement qui corresponde aux ambitions qu'il faut avoir pour l'hydroélectricité. Il faudra notamment tenir compte de l'évolution climatique ainsi que du potentiel de stockage de l'hydroélectricité, qui peut être exploité davantage.
Monsieur Rolland, je ne vais pas répéter ce qui vient d'être dit à l'instant sur l'hydroélectricité. Il est certain que les barrages de Savoie, que je connais bien, sont essentiels à l'activité économique et à l'aménagement du territoire.
Madame Laporte, avec Framatome, EDF est un promoteur de projets nucléaires, qui ne sont pas toujours financés et réalisés par EDF et qui peuvent l'être pour d'autres clients, notamment à l'étranger. Le groupe EDF va continuer à être présent sur ces projets à l'export, qui sont indispensables pour faire grandir la filière nucléaire française. Cela n'entre pas en concurrence avec les projets développés en France, mais contribue à faire émerger des compétences qui viennent nourrir les compétences françaises. Je travaillerai donc dans cet esprit pour faire gagner Framatome à l'international.
Madame Maquet, la question des recrutements dans les différents métiers me tient à cœur, comme je l'ai déjà indiqué. C'est notamment le cas pour un certain nombre de métiers techniques, qu'il est indispensable de relancer dans notre pays.
En tant qu'industriel, je vis au quotidien le désenchantement pour les métiers techniques. C'est une responsabilité collective que de relancer l'attractivité de ces métiers, et cela commence au collège. Il est crucial d'attirer à nouveau des jeunes de talent vers ces métiers, pour que nous ayons ensuite des filières qui se tiennent bien. Vous pouvez compter sur moi, sur France Relance et sur un certain nombre d'initiatives d'EDF pour aller dans ce sens, parce que c'est indispensable au succès de l'entreprise et de la filière.
Monsieur Alexandre, je ne suis pas en mesure de répondre à votre question concernant le calendrier des actions à venir, car il me manque des données – j'espère pouvoir le faire rapidement.
Quant à un projet 100 % ENR, il n'y en aura pas. Nous avons besoin d'un équilibre entre différentes sources d'énergie. Autant il serait dangereux de penser que la France peut être tout-nucléaire, autant il le serait de penser que les énergies renouvelables, à la fois intermittentes et sujettes à de très grandes variations entre les saisons, puissent seules satisfaire les besoins énergétiques du pays. Il faut un équilibre entre différentes sources d'énergie et c'est ce schéma que je veux travailler, au sein d'un cadre validé par les pouvoirs publics.
Madame Duby-Muller, je n'ai aucun attachement particulier pour les noms de code, y compris pour Hercule 2. Comme je l'ai déjà expliqué, je me présente devant vous avec une feuille de route industrielle, qui repose sur les trois piliers que j'ai décrits, et avec pour seul objectif la réussite d'EDF.
Monsieur Bothorel, le prix de l'électricité pour les PME est un sujet très sensible et j'en suis conscient. L'Arenh ne fait pas que pénaliser EDF, il présente également quelques aspects positifs, notamment celui de protéger une grande partie des entreprises françaises. Je sais cependant que des entreprises sont dans des situations difficiles. Le Gouvernement le sait aussi et a d'ailleurs annoncé des mesures destinées à les protéger, notamment les PME. Je travaillerai avec le Gouvernement pour faire en sorte que ces mesures soient efficaces.
Monsieur Martinet, quelle est la solution pour l'hydroélectricité ? Je crois avoir donné un principe, qui est que cette activité doit rester conduite par EDF, dans un cadre juridique à définir. Je ne le connais pas encore en détail et j'ai besoin de travailler dessus. Je reviendrai vers vous avec des éléments plus détaillés, quand je serai en situation de le faire.
Monsieur Fournier, l'adaptation du nucléaire au changement climatique, notamment ses conséquences sur l'hydrographie, et le traitement des déchets sont des sujets de première importance. Ils doivent être intégrés au futur nucléaire, afin notamment que la filière aval soit parfaitement compatible avec celui-ci.
Madame Le Meur, les industriels souffrent effectivement des prix élevés de l'énergie. Certains dispositifs existent aujourd'hui, tels que la « boîte à outils », qui permet de travailler sur l'interruptibilité, sur l'abattement du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe) et sur d'autres éléments de ce type.
Je connais bien Exeltium, pour y avoir contribué dans une autre vie. La notion de contrat à long terme doit être intégrée à la reformation des règles de marché. Cette notion ne doit pas se limiter à la fourniture d'électricité à un certain prix, pendant une certaine durée. Il faut qu'elle soit également un partenariat entre l'entreprise qui fournit l'électricité et celle qui la consomme. Ce partenariat doit laisser de la place à la flexibilité, à l'efficacité énergétique et à des éléments qui permettent aux deux parties d'être gagnantes. Dans ces conditions, nous pourrions travailler à des contrats de long terme qui feraient partie intégrante des nouvelles règles de marché.
Monsieur Meizonnet, j'ai rencontré des gens qui souhaitaient me rencontrer. Voilà ! M.Pécresse est un industriel reconnu et je l'apprécie comme tel.
Monsieur Travert, la filière hydrogène est moins mature que d'autres, mais des travaux de R&D sont en cours et les premiers projets d'application commencent à émerger. La proximité avec d'autres sources de chaleur et d'énergie est intéressante à explorer, mais il faut que je travaille cette question pour être capable de vous en dire plus.
Monsieur Laisney, plus que le statut juridique d'une entreprise – Epic ou SA –, ce qui compte vraiment, c'est l'environnement de régulation, qui doit pouvoir donner des perspectives à moyen terme. C'est ce qui manque aujourd'hui et c'est ce sur quoi je dois travailler.
Monsieur de Lépinau, j'ai répondu à votre question, il y a quelques minutes, en disant que j'avais rencontré des personnes qui souhaitaient me rencontrer.
Monsieur Bouyx, je ne connais pas précisément le calendrier de chargement des combustibles de l'EPR de Flamanville. Je ne suis donc pas en mesure de vous répondre.
Madame Menache, je ne commenterai pas vos propos quant au prétendu saccage d'Alstom. Il faut rester serein sur les questions industrielles et les juger à long terme. Je pourrais vous en parler de façon beaucoup plus détaillée si vous le souhaitez.
Monsieur Tavel, je renouvelle la réponse que je vous ai faite tout à l'heure : le groupe EDF repose sur trois piliers, qu'il doit pouvoir faire travailler en synergie.
Madame Grangier, les circonstances du moment font qu'il est en effet nécessaire de rassurer les salariés. Il est primordial que toutes les composantes de l'entreprise travaillent ensemble pour remonter la pente et pour créer les conditions du développement et de l'investissement. Ce sera ma priorité et, évidemment, cela ne se fera pas sans les salariés.
Monsieur Naillet, j'opère moi-même dans beaucoup de territoires insulaires et je connais l'équation énergétique spécifique et difficile de ces territoires. J'aurai à cœur de travailler avec vous pour trouver le meilleur chemin possible vers la décarbonation, d'une part, et vers l'efficacité énergétique, d'autre part.
Enfin, Monsieur Valence, vous appelez mon attention sur la SNCF, premier client d'EDF. C'est une entreprise que je connais un peu aussi, pour l'avoir fréquentée pendant de nombreuses années. J'aurai à cœur de travailler avec son président pour faire en sorte que le service public ferroviaire fonctionne aussi bien que possible.