Les entreprises connaissent des cycles qui sont fonction de l'évolution de leur clientèle, de leurs marchés ou de leurs investissements. La situation d'EDF et celle du secteur de l'électricité, il y a dix-sept ou vingt ans, n'étaient pas comparables à celles d'aujourd'hui.
Il y a vingt ans, le marché européen s'ouvrait. Pour la première fois, celui de l'électricité commençait à se structurer, avec les défauts qu'on lui connaît aujourd'hui. L'objectif stratégique de l'entreprise EDF de l'époque était d'accéder à ce marché et d'y acquérir une taille qui lui permettait de défendre sa stratégie, y compris sur le territoire national. Un capital diversifié était un outil pour investir dans différentes régions. C'est la raison qui a conduit à l'introduction d'EDF en Bourse, elle n'était pas du tout financière. Je rappelle que l'ouverture du capital s'est faite assez largement par augmentation de capital du groupe, si ma mémoire est bonne.
Le cycle de l'entreprise est aujourd'hui différent. Nous sommes au pied d'une montagne d'investissements, rendus indispensables par l'électrification des usages et le renouvellement du parc productif. Ces investissements impliquent un horizon temporel beaucoup plus long que celui qui est naturellement accordé par les marchés financiers. Dans un tel contexte, avoir un seul actionnaire, de long terme qui plus est, est plutôt une chance. C'est en tout cas dans ce contexte que je m'inscris et que je travaillerai avec l'État actionnaire.