Les défis qui attendent le futur PDG d'EDF sont nombreux et complexes. Le premier est la poursuite de la réorganisation du groupe, dans un contexte social tendu, et le rachat en Bourse de l'ensemble des capitaux de l'entreprise.
Depuis la mise en place du dispositif Arenh et les surcoûts colossaux liés au fiasco de l'EPR de Flamanville, EDF est en grande difficulté financière. Ses capacités d'investissement, humain et financier, réduites rendent son avenir inquiétant, sans parler du projet de vente à la découpe et de privatisation du groupe, dit Hercule puis Grand EDF qui avait suscité de fortes tensions sociales. Il a certes été remisé, mais pour combien de temps ? Votre éventuelle nomination est perçue par certains comme une manœuvre visant à engager un Hercule bis, ce qui ravive les inquiétudes au sein des organisations professionnelles du groupe.
Pouvez-vous clarifier vos intentions et vos ambitions pour l'avenir d'EDF ? Quelle est votre position concernant ce projet Hercule ? La réorganisation du groupe en filiales, ouvertes aux investisseurs, est-elle toujours sur la table ? Ou, au contraire, pouvez-vous assurer à celles et à ceux qui sont inquiets qu'EDF conservera ses missions de production et de distribution publiques d'électricité ?
Si vous êtes nommé à la tête d'EDF, une de vos priorités sera de tenir le calendrier de remise en route de l'ensemble du parc nucléaire, fixé par le Gouvernement. Nombre d'experts jugent ce calendrier beaucoup trop optimiste, considérant les problèmes de maintenance, de corrosion ou de recharge en combustible qui s'accumulent et qui risquent très certainement de se multiplier à l'avenir, à mesure du vieillissement des centrales et de l'évolution du climat. Vous avez évoqué un été particulièrement sec ; il me semble que l'on va en subir à foison.
Comment anticiperez-vous les investissements nécessaires, et possiblement imprévus, au prolongement et à l'adaptation du parc nucléaire existant ? Comment comptez-vous mobiliser parallèlement 50 à 60 milliards d'euros pour construire de nouvelles centrales, voire davantage si l'on prend le chantier de Flamanville comme référence ? Pensez-vous pouvoir satisfaire l'inconsciente volonté présidentielle de construire six nouveaux EPR ?
Enfin, pour ce qui est des ENR, comment imaginez-vous combler le retard pris par EDF sur ses grands concurrents ? Déploierez-vous une stratégie de décentralisation de la production qui réponde aux attentes des collectivités et des citoyens ?