Depuis quelques semaines, les rames du métro parisien sont saturées, les quais sont bondés et les malaises se multiplient. Outre la ligne 13, qui est l'une des plus fréquentées au monde, les lignes 3, 4, 6, 8, 11 et 12 présentent un grave problème de régularité. Depuis la rentrée, la RATP peine aussi à assurer son offre de bus, avec 25 % de service non fait à Paris et en petite couronne.
Les difficultés d'exploitation ne viennent pas de la légère baisse de l'offre voulue par Île-de-France Mobilités, mais d'un manque de conducteurs de bus et maintenant de métro. Les difficultés de recrutement et les démissions en masse de conducteurs sont inédites. L'ouverture à la concurrence qui approche ne motive vraisemblablement pas les éventuels candidats, qui s'inquiètent du risque de forte dégradation des conditions de travail qui en découlerait. Un conducteur commence sa carrière avec un salaire de 1 800 euros net : en Île-de-France, cela n'attire plus. Les syndicats demandent une augmentation de salaire de 300 euros par mois. Parmi les autres causes de ce manque de conducteurs, on peut citer les départs à la retraite massifs, la hausse de l'absentéisme depuis le covid-19, la concurrence des autres secteurs en tension, mais aussi sûrement une crise plus profonde. Selon Christophe Cabos, délégué CGT des conducteurs, il n'est pas une ligne qui s'en sort correctement. Il manque entre 140 et 150 conducteurs de métro.
Vous avez évoqué ces difficultés dans votre propos liminaire, mais qu'envisagez-vous de faire pour attirer les nombreux conducteurs qui permettraient d'assurer un service de qualité, à l'heure où la lutte contre le réchauffement climatique nous invite plus que jamais à développer les transports en commun et à en améliorer l'efficacité ?
Par ailleurs, comment comptez-vous gérer les gros dossiers qui s'accumulent sur le bureau du PDG de la RATP, dont le plus important est l'ouverture à la concurrence, alors que la HATVP vous enjoint de ne pas entrer en contact avec vos anciens collègues ministres encore au Gouvernement, parmi lesquels le ministre délégué chargé des transports, Clément Beaune, et la Première ministre, Élisabeth Borne ? Vous avez dit que vous pourriez échanger avec M. Béchu : c'est bien, mais échanger avec les ministres directement concernés par ce dossier nous semble légèrement plus efficace ! Ces conditions ne vous permettront vraisemblablement pas d'exercer correctement les missions liées à ce poste. Les écologistes préféreront éviter de vous mettre dans une telle difficulté : c'est pourquoi ils voteront contre votre nomination.