Je ne doute pas que cette mesure sera très efficace auprès des particuliers, mais elle n'aura pas d'impact sur l'économie réelle. Dans toutes nos circonscriptions, des commerçants et des chefs de PME, qui viennent de renouveler leurs contrats électriques et gaziers, ne savent déjà pas comment payer leurs factures ! Je me réjouis que sous la pression du groupe Rassemblement national et des oppositions vous ayez intégré un chèque énergie fioul dans ce PLFR, même s'il reste bien insuffisant face à l'augmentation démentielle des prix, que les foyers ne pourront absorber.
Quant au bois de chauffage, rien n'est prévu, alors que l'on a incité les foyers à s'équiper de chaudières à granulés – ces fameux pellets dont les prix se sont envolés et qui font actuellement l'objet d'une véritable spéculation.
Monsieur le ministre délégué, vous versez des larmes de crocodile sur les difficultés des Français face à la flambée des prix de l'énergie, mais ce n'est pas ce qu'ils attendent de vous : ils veulent des actions concrètes et pérennes, pour leur assurer des hivers durant lesquels ils n'auront pas froid. L'examen du PLFR sera toutefois l'occasion de revenir sur certains amendements au PLF 2023 non discutés, et de débattre à nouveau de certains amendements balayés par Mme la Première ministre avec le 49.3.
Bien sûr, il est difficile de rejeter en bloc ce PLFR car certains articles apportent quelques aides à nos concitoyens, bien qu'elles soient souvent superficielles ou insuffisantes. Avec ce PLFR, le Gouvernement rate encore l'occasion d'aller plus loin dans la défense de l'économie et de nos concitoyens. C'est un PLFR terne, creux, un peu perdu, somme toute à l'image du Gouvernement.