Preuve de la résilience de notre économie, la demande intérieure a continué de soutenir la croissance malgré un niveau de hausse des prix que nous n'avions pas connu depuis des décennies. L'investissement des entreprises a crû de 2,3 % ce trimestre, tandis que la consommation des ménages s'est maintenue.
La situation de l'emploi constitue un autre indicateur positif, les créations d'emplois étant restées dynamiques au troisième trimestre 2022. Les données publiées par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) le 26 octobre dernier montrent que le nombre de chômeurs de catégorie A selon la classification de Pôle emploi a baissé de 11 % entre le quatrième trimestre 2021 et le troisième trimestre 2022. Encore au mois de septembre dernier, nous avons comptabilisé 60 000 chômeurs de moins.
Quant à ce qui nous attend au quatrième trimestre, les signaux et indicateurs dont nous disposons sont plutôt favorables, qu'il s'agisse de l'activité, des intentions d'embauche ou de l'investissement des entreprises.
Bien entendu, le niveau élevé d'inflation suscite des inquiétudes, tant pour les ménages que les chefs d'entreprise. En effet, la hausse des prix est remontée à 6,2 % en octobre, après avoir atteint 5,6 % en septembre. Ce niveau reste toutefois cohérent avec la prévision attachée à ce deuxième PLFR, c'est-à-dire un taux d'inflation moyen de 5,3 % en 2022 – prévision également jugée « crédible » par le HCFP.
Ne nous voilons pas la face, si nous avons l'inflation la moins élevée de toute la zone euro, celle-ci demeure trop élevée dans notre pays. Cela fait une année, presque jour pour jour, que ce gouvernement lutte sans relâche pour préserver le pouvoir d'achat des Français.
Il y a un peu plus d'un an, nous bloquions les prix du gaz à leur niveau d'octobre 2021 et nous limitions la hausse du tarif de l'électricité à 4 %, au lieu des 40 % qui se seraient imposés aux Français sans notre intervention. Nous étions alors l'un des premiers pays à instaurer des mécanismes de bouclier tarifaire : depuis, de nombreux États nous ont emboîté le pas. Cette logique permet à la France d'être, encore aujourd'hui, le pays de la zone euro où l'inflation est la moins forte, faisant ainsi la preuve de son efficacité. Nous la maintiendrons l'année prochaine, car il serait incompréhensible de baisser la garde et de laisser nos compatriotes seuls face à l'envolée des prix.
En juillet dernier, le premier PLFR, voté et largement enrichi par le travail de cette assemblée, a apporté un soutien considérable. Il représentait 44 milliards d'euros de crédits supplémentaires, dont 20 milliards consacrés à la protection du pouvoir d'achat.
Le présent texte finance, lui aussi, des mesures qui amélioreront le quotidien des Français, tout en procédant à certains ajustements, comme il est de coutume en fin de gestion budgétaire.
Je le répète, ce deuxième PLFR s'inscrit dans la continuité du paquet « pouvoir d'achat » et prévoit une rallonge de 2,5 milliards d'euros.
Tout d'abord, il aidera 12 millions de ménages à payer leurs factures énergétiques, que ceux-ci se chauffent au gaz, à l'électricité, au bois, ou au fioul. Avec ce texte, nous mettons 1,8 milliard d'euros sur la table pour financer le chèque énergie exceptionnel annoncé en septembre dernier par la Première ministre.