Imaginer l'utilisation d'un réseau de chaleur n'est pas fou.
Si vous en êtes d'accord, monsieur le président, je vous ferai parvenir les quelques éléments de constat sur nos consommations et la répartition des différentes sources d'énergie.
Nous n'utilisons quasiment plus de gaz. Dans cette maison, le seul usage du gaz concerne l'alimentation des cuisines du 101 rue de l'Université. Lorsque cette cuisine devra être refaite — probablement à l'horizon de 2027 —, nous supprimerons le gaz pour passer à une autre source d'énergie.
Les autres sources d'énergie sont, pour l'essentiel, l'électricité mais également le réseau de chauffage urbain.
Concernant la climatisation, Climespace est devenu Fraicheur de Paris. Le changement de terminologie peut faire sourire mais il témoigne d'une vraie volonté de changement, qui rejoint le remplacement de la climatisation par le rafraichissement que j'évoquais tout à l'heure.
Concernant la dimension énergies renouvelables (EnR), qui figure explicitement dans votre lettre de mission, nous ne sommes pas capables de développer de manière significative des énergies renouvelables dans la production de l'Assemblée. Un tel développement est techniquement et budgétairement relativement hors de portée. De plus, l'apport serait très marginal et ne nous semble pas mériter tous les efforts qu'il faudrait y consacrer.
En 2015, nous avons fait réaliser trois études sur l'installation de panneaux photovoltaïques. Les conclusions étaient sans appel : le taux de retour sur investissement était, au mieux, de plus de 40 ans. Cela ne signifie pas qu'il faut exclure ces pistes, notamment car le calcul a évidemment changé avec l'augmentation du coût de l'énergie. Une partie de l'objet de l'audit énergétique sera consacré à l'actualisation de ces études. Le taux de rentabilité sera peut-être meilleur.
Vous aurez à effectuer un choix politique un peu risqué et choisir si nous devons opter pour de la production d'EnR à l'Assemblée — rentable au regard du coût de l'énergie à ce moment-là — sans savoir ce que sera le coût de l'énergie dans dix ans.
Ce sujet compliqué a, pour le moment, été traité en déléguant à des opérateurs ayant les moyens de faire appel aux EnR, c'est-à-dire les réseaux de chaleur urbains (tels que Fraicheur de Paris) dont une grande part de la production utilise des EnR. Par ailleurs, nous achetons — cher, comme tout le monde — de l'électricité verte. Ces choix ne signifient pas que nous ne pourrons pas agir davantage à l'avenir. Toutefois, nous n'avons pas réussi à traiter ce sujet en interne pour l'instant.