En ce moment, c'est la chaleur humaine qui fait monter la température.
La limitation de la température effective à 19 degrés Celsius tiendra compte des différences d'orientation — faisant varier la température jusqu'à 4 degrés Celsius dans un même bâtiment — et d'isolation. L'acceptabilité de la mesure repose sur cette adaptabilité.
Pour s'assurer de l'effectivité de la mesure, tous les bureaux seront équipés d'un thermomètre vérifiant que les 19 degrés Celsius sont bien atteints au poste de travail, pour que chacun puisse participer individuellement à l'effort.
Les autres mesures décidées sont :
- l'abaissement de 1 à 2 degrés Celsius de la température de chauffage durant les périodes nocturnes,
- la réduction de la période de chauffage, avec un décalage de l'allumage hivernal, un arrêt anticipé des installations au printemps et une baisse de la température pendant l'arrêt des travaux parlementaires,
- la réduction de l'amplitude horaire de l'éclairage extérieur avec report d'une heure de l'horaire d'allumage et extinction dès 22 heures,
- la limitation de l'éclairage de la colonnade jusqu'à minuit et uniquement en cas de séance publique,
- la généralisation d'un dispositif d'extinction automatique dans les bâtiments administratifs grâce aux détecteurs de présence, dont le déploiement est poursuivi,
- la limitation de la température de l'eau chaude dans les sanitaires (hormis dans les douches),
- la diffusion d'un bilan mensuel des consommations énergétiques de chauffage, de climatisation et d'électricité afin de disposer d'un tableau de bord.
Ensuite, nous prêtons attention à la responsabilisation et à l'implication de l'ensemble des occupants pour en faire des acteurs du changement, avec une démarche que nous souhaitons engager immédiatement mais devant aussi s'inscrire dans la durée. Des supports de communication et de formation sont prévus pour mobiliser tous les occupants aux bonnes pratiques et aux écogestes, avec une diffusion immédiate d'un support sur l'objectif de sobriété à très court terme.
Dans la durée, en lien avec les propositions du groupe de travail, il est prévu de systématiser les formations aux écogestes, de partager les bonnes pratiques et d'informer de façon régulière sur la portée des efforts collectifs. Par exemple, nous souhaitons effectuer un travail de sensibilisation concernant l'extinction de tous les appareils en veille (tels que les téléviseurs ou les équipements informatiques) dans les bureaux.
Nous souhaitons garantir aux occupants, en contrepartie de leur engagement, un délai de prise en compte des problèmes dans l'heure. Dans le cas d'une limitation de la température à 19 degrés Celsius, le délai de prise en compte doit être très rapide en cas de signalement d'un problème d'isolation, d'une exposition vers le Nord ou d'une panne de chauffage dans un bureau. Nous cherchons à tout prix à éviter des installations de convecteurs électriques.
S'agissant des mesures de moyen et long terme, nous souhaitons à la fois renforcer le suivi des consommations et réaliser de petits travaux d'amélioration des installations.
Parmi ces petits travaux d'amélioration simples, immédiats et peu coûteux, les salles de commission du 2e sous-sol et du 1er étage ont été équipées de détecteurs de présence, ce qui a permis de baisser la consommation d'énergie de 75 % dans ces zones. Nous souhaitons aller plus loin avec l'installation de sondes de CO2 dans les espaces de réunion afin que la ventilation soit régulée en fonction des niveaux de CO2 détectés. Nous estimons que ce système pourrait nous permettre de réduire nos dépenses de 30 à 60 % par rapport à une ventilation constante.
Nous voulons également adapter le parc d'équipements pour le rendre énergétiquement plus économe. Par exemple, le remplacement progressif de l'éclairage par des LED sera généralisé à tous les équipements techniques.
Enfin, nous souhaitons renforcer le suivi quotidien des consommations énergétiques avec des alarmes de surconsommation.
L'Assemblée nationale n'est donc pas une institution paresseuse ou en retard en matière de sobriété énergétique. Elle a même été précurseur et se fixe des objectifs plus ambitieux que ceux qui sont légalement demandés. Deux clés sont nécessaires pour réussir ce plan de sobriété au-delà de cet hiver : des investissements et l'implication de tous.