Intervention de Marie-Noëlle Battistel

Réunion du mercredi 12 octobre 2022 à 15h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Noëlle Battistel :

Je voudrais saluer le choix que vous avez fait de consacrer la seconde partie de votre rapport à la désaisonnalisation du tourisme, qui est un atout majeur dans le contexte du changement climatique : je le mesure d'autant plus que je suis députée d'un territoire de montagne. Cette évolution nécessite des investissements considérables. En effet, outre la question des « lits froids », le bâti est souvent ancien, plutôt adapté à de courts séjours et insuffisant pour héberger des saisonniers, qui plus est sur une durée qui excède une seule saison. Cela nécessite une offre de logements de meilleure qualité et surtout pérenne. Malheureusement, peu de solutions sont proposées pour faire face à ce problème récurrent. De même, il faudrait davantage d'investissements pour diversifier les activités ou les faire évoluer afin de permettre leur usage tout au long de l'année.

Certes, un certain nombre de plans, comme Avenir Montagnes, sont en cours d'application, et un accompagnement est proposé en matière d'ingénierie, toutes choses précieuses pour les collectivités. Toutefois, il faudrait laisser davantage la main aux collectivités et aux secteurs concernés, car des projets sont parfois écartés parce qu'ils ne correspondent pas à une certaine philosophie, alors qu'ils seraient très pertinents pour le territoire.

Quels mécanismes budgétaires ou fiscaux pouvez-vous proposer pour accompagner la mutation accélérée vers la désaisonnalisation, au-delà de la mobilisation des collectivités ?

Comme vous l'avez rappelé, on a connu de fortes tensions sur la main-d'œuvre saisonnière en 2022, tant au cours de l'été que, précédemment, lors de la saison hivernale. BPIfrance relève ainsi 220 000 emplois vacants dans l'industrie touristique en 2022 ; un emploi sur sept ne sera finalement pas pourvu. L'Unimev (Union française des métiers de l'événement) fait état, quant à elle, de la perte de 20 % des collaborateurs de la filière pendant la crise de la covid. Bien entendu, cette crise dépasse le secteur du tourisme et touche l'ensemble des métiers de services, notamment dans l'hospitalité. Les attentes en matière de rythme de travail ont évolué et les filières doivent aujourd'hui s'adapter. Quelles évolutions vous semblent à même de remédier rapidement à la crise des vocations ?

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