Vous l'évoquez dans votre rapport, le secteur touristique connaît une pénurie de main-d'œuvre inquiétante : près de 360 000 emplois – soit 20 % de l'emploi total du secteur – étaient vacants au printemps. Ce phénomène, qui résulte en grande partie de la crise du covid, met en lumière la précarité des saisonniers, qui n'ont aucune garantie quant au renouvellement des contrats et éprouvent des difficultés à se loger. À ce titre, je partage votre volonté de leur assurer plus de stabilité.
Par ailleurs, le secteur du tourisme n'échappe pas à l'enjeu de la transition écologique. Au-delà de la question du transport, cette exigence nécessite une réponse plus approfondie et plus complète que la désaisonnalisation de l'activité. Certes, cette dernière est une partie de la solution, puisqu'elle répartit la pression sur les écosystèmes, mais elle ne résout en rien les problématiques de fond liées à leur protection à long terme : l'impact sur la biodiversité, les émissions de CO2, la pollution plastique. En France, une commune touristique produit, en moyenne, 100 kilogrammes de déchets de plus – par an et par habitant – qu'une autre commune. Que cela ait lieu dans le Var ou en Charente-Maritime, en novembre ou en août, cela ne change pas la quantité de déchets produite. Il faut avoir conscience, par ailleurs, des difficultés éprouvées par les territoires insulaires pour évacuer les déchets.
Il est essentiel de faire preuve d'une plus grande sobriété. Les vacances amènent à des dérives, voire à des excès – le plaisir, avant tout ! – mais il n'y a pas de break dans la détérioration de la biodiversité. De fait, il est de la responsabilité de l'ensemble des acteurs du tourisme de proposer une offre plus durable et plus résiliente. L'enjeu est lourd, sachant que le tourisme représente 8 % de notre PIB. Pour certaines régions, comme les territoires d'outre-mer (TOM), le tourisme est vital.
Des politiques publiques concrètes et fortes sont-elles conduites pour aider au développement d'un tourisme durable ? Le rétrolittoral me paraît un nouveau levier de développement, notamment à travers l'écotourisme, mais je n'ai pas trouvé d'éléments en ce sens dans votre rapport. Des réflexions sont-elles menées sur ce sujet ?