Lors de la présidentielle, le Rassemblement national a érigé le tourisme en priorité nationale. Nous faisions d'ailleurs déjà un constat similaire à celui que vous dressez dans la seconde partie de votre rapport.
Le tourisme change, car les attentes des employés de la filière se sont affirmées. Plus personne, pas même les étudiants, ne veut être payé au lance-pierre alors que les conditions de travail sont aussi contraignantes. Le tourisme change, car les attentes des touristes ont évolué. Le moyen de transport est en passe de devenir aussi important que la destination. Les métropoles et les stations balnéaires n'attirent plus autant : les touristes aspirent au dépaysement, loin de la foule.
Ces aspirations, parfois motivées par une conscience écologique forte, sont surtout liées à la crise de la société mondialisée. Les touristes veulent se ressourcer. Les Français souhaitent, littéralement, un retour aux sources. Nous assistons à un rejet général de l'uniformisation des prestations touristiques. Les touristes français ou qui viennent en France sont curieux des joyaux de notre patrimoine ; ils ont faim de notre terroir ; ils veulent s'extasier devant nos paysages, raviver la flamme de nos coutumes et de nos traditions.
Dès lors, ne nous cantonnons pas à un rôle d'observateurs ; favorisons concrètement ce mouvement. Il ressort de votre rapport que le Gouvernement aurait des velléités en la matière, au travers de son plan Destination France. Pourtant, dans les vingt mesures déployées, le renforcement de la sécurité des touristes n'est nulle part mentionné, aucune revalorisation des salaires n'est prévue, et il n'y a toujours pas de ministère du tourisme à l'horizon. Il ne faut donc pas s'étonner si 220 000 emplois manquent aux 200 000 entreprises de tourisme que compte notre pays. Ce chiffre devrait d'ailleurs diminuer à cause de la contraction de l'investissement dans le secteur, puisque seulement 50 % de ces entreprises ont commencé à rembourser leurs PGE.
Nous notons certes que l'un des axes est de valoriser et développer les atouts touristiques français, mais cela prête à sourire quand on sait que, par ailleurs, le Gouvernement subventionne abondamment l'installation de l'éolien dans nos plaines et sur nos littoraux. Lors d'un sondage réalisé par l'Association des hébergeurs touristiques de l'Indre auprès de 1 280 touristes, 95 % d'entre eux ont déclaré qu'ils préféraient changer de destination si une éolienne se trouvait à proximité de leur lieu d'hébergement, et 56 %, si des éoliennes étaient visibles depuis le parc naturel régional de la Brenne. Ce gouvernement est assez compliqué pour la France : après l'énergie, l'agriculture et l'industrie, c'est le tourisme qui menace d'être fauché par son endoctrinement. Que proposez-vous pour redorer les métiers du tourisme et pour conforter les touristes, afin qu'ils viennent de plus en plus nombreux dans notre beau pays ?