Ces structures sont extrêmement volatiles. Quand on visite un CEF, on a globalement une chance sur deux pour que ce soit bon, et une chance sur deux pour que ce soit très mauvais. C'est totalement imprévisible, car on peut passer du tout au tout à la faveur d'un changement d'équipe, de projet pédagogique ou de portage institutionnel. Certains CEF sont toutefois condamnés avant leur naissance s'ils sont installés n'importe où, à savoir dans un environnement absolument inadapté : soit un espace très exigu dans un milieu très urbanisé, où il est impossible de séparer les enfants du milieu de délinquance dont ils sortent ; soit, à l'autre extrémité, un CEF installé au milieu de nulle part, dans lequel on ne recrutera jamais d'éducateurs professionnalisés parce qu'il n'y en a pas, à l'exemple de celui, à la frontière entre l'Allier et le Puy-de-Dôme, que nous avons déjà fait fermer deux fois.