Ma question porte sur l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), organisme interministériel supprimé en 2019 par Emmanuel Macron, qui visait à faire de la sécurité nationale un sujet d'études transversales, en regroupant de nombreux acteurs de la société civile et privée travaillant sur les différentes politiques publiques en matière de justice et de sécurité. Le caractère interministériel de cet institut et son positionnement formaient l'enceinte adaptée de production du savoir à l'attention des décideurs publics dans le cadre de l'élaboration des politiques de sécurité. Il permettait de dépasser les clivages, les rivalités de chapelle et les logiques de corps. Au sein d'une structure nommée Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) – organisme également supprimé – on étudiait les évolutions statistiques de l'ensemble du processus pénal, l'exécution des peines et des sanctions pénales, ainsi que la récidive. La suppression de l'INHESJ a signé la fin des études indépendantes en matière de criminalité et de délinquance, mais aussi en matière d'application des peines et de réponse pénale, désormais passée sous la férule du ministère de l'intérieur, sous la forme de l'Institut des hautes études du ministère de l'Intérieur (IHEMI). Trouvez-vous normal que le ministère de l'Intérieur soit le seul juge et analyste de sa propre action ? Comment garantir des études indépendantes ? N'est-il pas nécessaire de rétablir l'INHESJ comme l'ONDRP ?
Vous avez également évoqué à plusieurs reprises le coût faramineux des places de rétention. Pourriez-vous nous en indiquer le montant précis ?