La grande majorité des exploitations d'or en Guyane sont illégales : on estime que l'orpaillage illégal représente une production de dix à douze tonnes par an, assurée par 6 000 à 10 000 orpailleurs illégaux, tandis que la production annuelle déclarée oscille entre une et deux tonnes.
Mais la lutte contre ce phénomène est semée d'embûches. D'abord en raison d'une porosité entre exploitation légale et orpaillage illégal : tous les opérateurs légaux n'acceptent pas de marquer leurs engins. Par ailleurs, l'installation d'exploitations légales entraîne celle de petits sites illégaux qui entendent tirer parti de la présence prouvée d'or dans le périmètre. Enfin, le recrutement des garimpeiros, les orpailleurs clandestins, s'effectue pour l'essentiel parmi une population brésilienne pour laquelle l'orpaillage constitue un mode de vie.
Dans ce contexte, l'opération Harpie, qui regroupe les forces de sécurité intérieure, les forces armées, les agents du parc amazonien de Guyane, les agents assermentés de l'Office français de la biodiversité et les instances judiciaires locales, est essentielle.
Il est donc proposé que la dotation mise à la disposition du préfet au profit de l'opération Harpie au sein de l'action 06 du programme 123 soit portée à 5 millions d'euros. Cette augmentation sera compensée, pour les besoins de la recevabilité financière de l'amendement, par une baisse du même montant des crédits du programme Emploi outre-mer.