Si l'augmentation des crédits de la mission Enseignement scolaire est bienvenue, le budget qui nous est présenté n'est pas à la hauteur de nos attentes. Face aux multiples crises que nous traversons, l'école doit plus que jamais former des citoyennes et des citoyens éclairés. Pourtant, depuis quelques années, l'école de la République vacille sur son socle. On supprime 1 985 ETP alors qu'on n'a jamais eu autant besoin de personnel formé. L'écart de résultats entre les élèves se creuse. Les élèves doutent du sens à donner à leurs apprentissages. Les enseignants sont épuisés moralement et moins payés que leurs collègues européens, surtout dans l'éducation prioritaire. Plus généralement, ce budget s'inscrit dans la lignée des précédents, avec des mesures élitistes, comme le renforcement des internats d'excellence, la conditionnalité des salaires, la mise en compétition des établissements et surtout la réforme à venir, déjà très critiquée, du lycée professionnel.
En matière de salaires, les promesses faites avant les élections ont fait long feu : 635 millions d'euros seulement sont affectés à une augmentation inconditionnelle. En primaire, l'augmentation serait de trente euros par mois. On est loin du choc d'attractivité tant attendu ! Quant à la part variable des salaires, de 300 millions, elle constitue un réel affront pour les enseignants.
Nous, députés écologistes, avons de l'école républicaine une vision tout autre. Nous prônons une école ouverte, émancipatrice. Nous défendons le modèle d'une école du bien commun. L'école républicaine doit préparer les élèves à être des citoyens engagés. Elle doit également reconnaître le travail des personnels à leur juste valeur, ce que vous avez refusé de faire tout au long de cette réunion. J'espère que vous changerez de cap avant la fin de la législature. En attendant, et pour l'ensemble des raisons invoquées, nous voterons contre ce projet de budget.