Les 819 millions d'euros supplémentaires pour la mission sont nécessaires mais ils ne seront utiles que s'ils sont orientés vers les besoins cruciaux des populations les plus vulnérables, tels que l'accès à la santé, à l'eau et à l'éducation. Or seulement 18 % de l'APD française finance les services sociaux de base. Il existe en outre un risque que ces fonds soient alloués à l'Ukraine. Si cette aide est absolument cruciale, elle ne doit pas être apportée au détriment des pays les plus pauvres.
Le rendement de la taxe sur les transactions financières est supérieur à ce qu'il était en 2019. L'État prévoit plus de 2,24 milliards de recettes pour 2023, un record. Cela témoigne de l'intérêt de cette taxe, dont beaucoup ne voulaient pas entendre parler. Nous appelons à accroître la taxation des transactions les plus spéculatives dites intraday et à rehausser le plafond d'affectation au Fonds de solidarité pour le développement. Ces mesures permettraient de lever des fonds pour répondre aux nouveaux besoins.
Enfin, notre politique d'aide au développement nécessite plus de transparence, notamment à l'égard du Parlement. Nous votons chaque année des crédits pour réaliser des prêts sans disposer d'aucun droit de regard sur les pays bénéficiaires. Nous ne nous prononçons pas sur les annulations de dette, même quand les montants en jeu sont importants et directement financés par les contribuables nationaux.