Si vis pacem para bellum : force est de constater que l'environnement géopolitique a changé avec le conflit de haute intensité entre l'Ukraine et la Russie, qui nécessite des moyens différents de ceux dont disposent nos armées, lesquels sont surtout fondés sur la projection de troupes. Une telle mutation des enjeux militaires sera sans doute au cœur des débats autour de la nouvelle loi de programmation militaire.
Nos amis allemands ont reconnu que la Bundeswehr est nue et s'apprêtent à consacrer des crédits importants à leur armée, avec des moyens budgétaires supérieurs aux nôtres. Les efforts qui ont été réalisés ont été conformes à la loi de programmation militaire, qui s'achève avec une hausse des crédits de 7 %, un certain nombre de régiments étant ainsi parvenus à moderniser leurs équipements.
Le budget de la défense, par essence, est absolument régalien et compte parmi ceux qui doivent être accrus – à la différence par exemple des dépenses sociales, qu'il faudrait au contraire limiter. Notre collègue Jean-Louis Thiériot, dans l'un de ses rapports, avait recommandé de passer de 185 à 215 avions de chasse et de 15 à 18 frégates. D'autres rapports ont également pointé nos faiblesses sur le plan des munitions : qu'en est-il de notre capacité à tenir plus d'une quinzaine de jours dans le cadre d'un conflit de haute intensité ?
Deux points me paraissent positifs : la mise à niveau de l'effort de défense par rapport à la richesse nationale ; l'effort de « sincérisation » s'agissant des opérations extérieures, lesquelles n'apparaissaient que partiellement dans les crédits de la défense.
N'oublions pas qu'il y aura des surcoûts importants en 2023 et soyons conscients que le deuxième budget de la nation, avec 60 milliards d'euros, sera écrasé dans les années à venir par la charge de la dette !