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Intervention de Frédéric Maillot

Réunion du mercredi 19 octobre 2022 à 21h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Maillot :

L'existence d'un grand groupe de service public de l'audiovisuel est un pilier essentiel d'une vraie démocratie. Face à l'arrivée des nouveaux acteurs privés, en particulier des géants du streaming, il est crucial d'octroyer à l'audiovisuel public les moyens d'être une alternative réelle en relevant les défis technologiques et en soutenant la création audiovisuelle et cinématographique.

Vous avez déjà porté, cet été, un coup d'une extrême gravité à l'audiovisuel public en substituant au financement par la redevance une fiscalité qui ne garantit nullement son indépendance, en particulier à compter du 31 décembre 2024, date à laquelle, comme l'a souligné le Conseil constitutionnel, nous ne serons plus en mesure d'affecter à son financement une part de TVA.

Ce n'est malheureusement pas le premier coup de boutoir que France Télévisions ou Radio France ont eu à subir ces dernières années. Je souscris, à cet égard, au diagnostic posé par Delphine Ernotte, pour qui le groupe France Télévisions est en plan social depuis dix ans, avec un sous-financement chronique dont nous devons la paternité à Nicolas Sarkozy, les promesses de l'État ne compensant que le temps que durent les roses la perte des recettes publicitaires, qui a privé le service public de 450 millions d'euros. Loin d'interrompre cette tendance, le premier quinquennat du président Macron fut une terrible cure d'austérité, que la stabilisation proposée aujourd'hui ne compense nullement.

La société du savoir, de l'information et de l'intelligence dont on nous a rebattu les oreilles ne se fera pas en livrant nos écrans à l'appétit dévorant des Gafam et des géants du streaming. Elle dépendra aussi, comme pour nos voisins allemands et britanniques, de notre capacité à donner aux outils remarquables qui sont encore entre nos mains les moyens de répondre à la promesse républicaine : informer, cultiver et divertir. C'est donc d'un tout autre budget que nous avons besoin.

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