La balance commerciale de la France, structurellement déficitaire, subit les effets négatifs de la hausse des prix de l'énergie, ainsi que de la reprise de l'activité économique, qui a conduit à des importations substantielles de produits pour la relance industrielle intérieure. Quant au secteur aéronautique, il connaît une timide reprise et, bien qu'étant bénéficiaire, il n'a pas retrouvé son niveau de 2019.
Certains éléments positifs peuvent toutefois fonder notre réflexion pour rebondir.
D'abord, une fois ôtée la hausse de l'énergie, le déficit est stable par rapport à l'année dernière.
La balance courante, un indicateur plus global que la balance commerciale, est à l'équilibre, à 0,4 % du PIB en 2021, en amélioration par rapport à 2020 ; les exportations de services sont satisfaisantes. Bien que ce ne soit pas le cas pour l'aéronautique, certains secteurs – agroalimentaire, textile, produits pharmaceutiques – connaissent une croissance encourageante et ont dépassé le niveau atteint avant la crise sanitaire. L'Union européenne enregistre la plus forte croissance de nos exportations, preuve s'il en fallait de l'importance du marché européen.
La récente dépréciation de l'euro face au dollar et le faible taux d'inflation en France par rapport à nos concurrents de la zone euro pourraient doper notre compétitivité dans les mois et les années à venir. La France est en outre le pays européen le plus attractif pour les investisseurs depuis trois ans.
Il est cependant dommage que la stratégie de diplomatie économique soit répartie, voire « saupoudrée » sur cinq missions dans le projet de loi de finances. C'est un frein à une stratégie globale et à une plus forte synergie entre les différents acteurs.
Les mauvais résultats de notre balance commerciale ne doivent pas éclipser la réalité, qui est un peu moins sombre que certains voudraient le faire croire. C'est la raison pour laquelle le groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés votera ces crédits.