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Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Séance en hémicycle du lundi 31 octobre 2022 à 21h45
Projet de loi de finances pour 2023 — Mission Écologie développement et mobilité durables (état b)

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique :

Puisqu'il s'agit d'un amendement d'appel, je vais répondre sur la question du nucléaire.

En préambule, je voudrais rappeler que, si l'enjeu est effectivement de construire notre souveraineté énergétique, nous n'avons jamais été indépendants du point de vue énergétique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, puisque nous sommes dépendants aux deux tiers des énergies fossiles, et que nous devons importer le pétrole et le gaz naturel.

Nous allons construire une politique de souveraineté énergétique et industrielle au service du pouvoir d'achat et de la compétitivité des entreprises, car le fait de bénéficier d'une énergie abondante et bon marché est important à la fois pour le pouvoir d'achat et pour la compétitivité de nos entreprises. Cette politique a été tracée en février dernier, sous le précédent quinquennat, par le Président de la République, dans son discours de Belfort. Elle est le fruit de deux ans de travail de la part de RTE – Réseau de transport d'électricité –, qui a élaboré de véritables scénarios de production d'électricité et de transition énergétique. Cette politique sera au service de nos objectifs climatiques, puisque personne ne conteste, je crois, la nécessité de décarboner à marche rapide nos activités.

Quatre leviers ont été mis en avant, tant par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) que par le Haut Conseil pour le climat : la sobriété énergétique et l'efficacité énergétique – elles sont incontournables, dans la mesure où nous devrons parvenir à 40 % d'économies d'énergie à l'horizon 2050 –, le développement massif des énergies renouvelables et la relance de la filière nucléaire. Celui qui prétend que l'on peut faire l'un sans l'autre est en contradiction avec les experts climatiques car nous allons devoir faire l'un avec l'autre : les énergies renouvelables, notamment dans les quinze prochaines années, parce qu'il faut un certain temps pour construire les EPR, et l'énergie nucléaire parce qu'elle est de qualité et compétitive en prix.

L'amendement est largement satisfait puisque nous avons lancé les études autour de la construction de six EPR et que nous avons ouvert le débat public au sujet de notre mix énergétique et de la première tranche de deux réacteurs à Penly.

Je présenterai cette semaine en conseil des ministres un projet de loi sur l'accélération des procédures nucléaires

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