J'appelle certains collègues à une forme de modération et même d'humilité : quand on a travaillé depuis des années sur la rénovation énergétique et thermique des logements, on sait que le public le plus difficile à toucher, c'est celui des bailleurs privés, qui ne bénéficie pas directement des travaux et dont la propre facture énergétique ne baisse pas. Or les passoires thermiques allant bientôt être interdites à la location du fait de la loi « climat et résilience », il faut bien aider ces bailleurs quand ils n'ont pas les moyens de financer les travaux. Ces amendements formulent donc une proposition très pragmatique pour rendre opérationnelle la disparition des passoires thermiques dans les délais prévus.
S'agissant ensuite de l'action du Gouvernement en la matière, Mme la ministre a évoqué un dispositif spécifique et un maquis d'aides dans lequel il est compliqué de se retrouver, d'autant qu'elles fluctuent ; à telle enseigne que des rénovations globales ont parfois dû être interrompues faute de financements, lesquels sont pourtant disponibles une fois la rénovation achevée.
Enfin, il faut envoyer un signal clair en matière de formation pour que notre pays dispose de suffisamment d'artisans : c'est précisément le sens de l'amendement de ma collègue Eva Sas. Il faut maintenir cet effort sur la durée pour que soient formés celles et ceux qui vont créer de l'activité, donc de l'emploi, dans chacun de nos territoires, dans le secteur des rénovations globales. Car, je le répète, changer uniquement des portes et des fenêtres ne suffira pas pour suivre une trajectoire que nous nous sommes nous-mêmes fixée et que les scientifiques nous rappellent avec acuité.