Après avoir ouvertement mené une politique antinucléaire pendant cinq ans, voilà que le président Macron change radicalement de stratégie en février dernier et opère, dans un discours prononcé à Belfort, une forme de bifurcation industrielle. Il est ainsi devenu, du jour au lendemain, absolument pronucléaire. Pourtant, la loi prévoit toujours la fermeture de douze réacteurs supplémentaires au cours des prochaines années et le budget pour 2023 ne replace toujours pas au cœur de nos préoccupations les crédits de recherche, notamment pour le programme Astrid, que vous avez décidé d'arrêter et qui aurait permis à la France d'envisager rapidement son nouveau nucléaire.
La vision que traduit votre budget est celle d'une société bien triste, celle qui, en définitive, cède le pas aux discours qui présentent la décroissance comme l'unique solution alors que, nous le savons, seul le fléchage des bénéfices de la croissance vers l'écologie nous permettra de relever le défi.