« Notre maison brûle et nous nous félicitons d'arrêter d'asperger de l'essence » : telle est l'image donnée en commission par Alma Dufour, également rapporteure spéciale, qui pourrait servir de conclusion à son rapport. Elle l'a rappelé : l'optimisme climatique n'est pas de mise ces jours-ci. Le nouveau rapport du CNRS et de Météo-France – opérateur si précieux – vient de paraître, utilisant la méthode du Giec et les données météorologiques observées : les impacts du changement climatique en France sont de 50 % plus sévères que prévus. L'accord de Paris devait limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré en 2100. Or, déjà parvenus à 1,7 degré en 2022, nous nous dirigeons vers une élévation de la température de 3,8 degrés à la fin du siècle. Les événements violents, comme ceux que nous avons connus cet été, ne le seront pas moins dans un avenir proche. Disons-le crûment : il est aujourd'hui trop tard pour éviter le pire.
Le budget qui nous a été présenté par le Gouvernement reproduit les travers de notre humaine arrogance, à laquelle seule une catastrophe peut servir d'alerte. Cassandre, dont la malédiction était de ne pas être écoutée, avait raison : sa malédiction est aujourd'hui celle des scientifiques, des opérateurs de l'écologie, d'une vaste société civile mobilisée – et aussi des députés de la NUPES.