À La Réunion, le logement social est né au Chaudron. En 1965, la première pierre fut posée par la Société immobilière du département de La Réunion – SIDR – et les livraisons de logements se succédèrent à un rythme soutenu jusqu'en 1973, année de la neuvième et dernière opération. Aujourd'hui, la grande partie du parc social réunionnais a plus de vingt ans. Il est vétuste, le bâti est souvent dégradé du fait des conditions climatiques difficiles mais aussi des matériaux inadaptés. La réhabilitation est donc devenue un enjeu prioritaire. C'est un volet capital de la politique du logement.
Pourtant, les moyens budgétaires sont encore très faibles et peu d'opérations sont menées malgré l'ambition du plan logement 2. Répondre aux immenses besoins en logements passe forcément par la réhabilitation du parc social. Dès lors, un véritable plan d'investissement doit être établi, doté du montant adéquat de crédits et prévoyant l'élargissement du champ d'application du crédit d'impôt pour la transition énergétique aux immeubles hors quartiers prioritaires de la politique de la ville, ainsi que la structuration d'une véritable filière spécialisée. Les interventions en site occupé demandent des compétences particulières. Il faut former nos jeunes aux nouveaux et nombreux métiers en lien avec ces chantiers.
Investir dans la réhabilitation, c'est améliorer les logements où vivent et rêvent les miens ; c'est leur permettre de réaliser des économies d'énergie ; c'est également leur donner la chance de disposer d'un foncier aménagé et limiter l'étalement urbain. Dans les années 1960, le Chaudron, quartier emblématique dont je suis si fier, a été construit selon les principes du fonctionnalisme en vogue dans l'urbanisme. Entre les immeubles d'habitation et les grandes zones industrielles voisines, le boulevard a été et reste une frontière infranchissable. D'un côté, nous avons les minima sociaux et de l'autre, les grands groupes. La réhabilitation serait l'occasion de mettre fin à cette séparation.
Les enjeux sont multiples mais ma question est simple : avez-vous l'intention d'établir avec les bailleurs et les acteurs locaux un programme spécifique pour la réhabilitation des logements à La Réunion ?