Monsieur le ministre délégué, merci d'être avec nous ; au moins, vous êtes là ! Votre budget – vous le dites avec ostentation – est en hausse de 11 %. Lorsqu'on remarque que c'est nettement insuffisant, eu égard aux retards structurels de développement des outre-mer, vous annoncez que l'effort budgétaire global de l'État en outre-mer, tous ministères confondus, s'élève pour 2023 à 20 milliards.
Venons-en à vos priorités. Nous les partageons, car elles affichent une belle ambition.
Vous prenez l'engagement de répondre aux préoccupations quotidiennes des habitants, c'est bien. Mais il y a plus grave. Dans les outre-mer, les populations vivent depuis des années un drame quotidien : le problème de l'eau se pose avec une acuité qui fait douter de l'efficacité de la puissance publique et de l'espérance républicaine. Les populations l'ont fait entendre et l'ont crié dans les urnes lors des élections présidentielles.
S'agissant de la Guadeloupe, vous avez mesuré l'ampleur du problème, vous avez évoqué la dimension technique, même la question de l'affermage. Comment comptez-vous traduire cette prise de conscience dans le budget alors que, selon les évaluations des experts, il faudrait plus de 1 milliard pour régler le problème ? Comment envisager une amélioration significative alors que le budget ne prévoit que 10 millions pour la Guadeloupe ? Sommes-nous à la hauteur, pouvons-nous établir un plan comme celui annoncé à Marseille, dans lequel l'État et les collectivités lanceraient un gros chantier d'intérêt national ?