les déficits qui mènent aux Corom et le manque de moyens des collectivités pour recruter des cadres qui conduit au recours à l'ingénierie financée par l'AFD.
Mes chers collègues, la vie chère, thème choisi dans la deuxième partie de mon rapport, est un phénomène à la fois ancien et très actuel, qui résulte de la conjonction de plusieurs phénomènes.
En premier lieu, les niveaux de vie et les revenus sont significativement moins élevés dans les départements et régions d'outre-mer (DROM) que dans l'Hexagone ; en effet, le niveau de vie médian le plus haut atteint 17 000 euros alors qu'il frôle les 24 000 euros en Île-de-France. Selon une étude réalisée à La Réunion, la vie chère s'expliquerait à 80 % par un problème de revenu et à 20 % par un problème de prix. C'est dans un tel contexte que l'impôt sur le revenu des foyers des départements d'outre-mer a connu, depuis 2017, un accroissement cinq fois plus fort que dans l'Hexagone, à cause de la baisse de l'abattement fiscal.
En second lieu, les prix sont structurellement et conjoncturellement plus élevés que dans l'Hexagone. Selon l'Autorité de la concurrence, les écarts de prix sont particulièrement criants dans l'alimentaire : ils ont atteint 38 % en Martinique en 2019. Ces différences considérables s'expliquent par plusieurs facteurs : nos territoires sont des terres de consommation des productions françaises et européennes ; notre insularité, si l'on excepte la Guyane, et notre éloignement génèrent des surcoûts permanents ; enfin, l'étroitesse du marché intérieur provoque une faiblesse concurrentielle qui consolide des positions oligopolistiques. À cela s'ajoute l'inflation conjoncturelle du fait de la globalisation et des éléments de fiscalité dans la formation des prix.