Intervention de Caroline Parmentier

Séance en hémicycle du vendredi 28 octobre 2022 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2023 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Parmentier :

Ce projet a aussi une vision pour les décennies à venir. Ce budget de la mission "Culture" , le premier de la nouvelle législature, fait depuis plusieurs semaines l'objet d'amendements et de discussions. L'un des arguments mis en avant pour indiquer qu'il s'agit d'un budget satisfaisant est de remarquer que les crédits budgétaires du ministère de la culture ont fortement augmenté, avec une hausse de 7 %, soit 271 millions d'euros, pour un budget inédit de 4,217 milliards, hors audiovisuel public. Ce budget est d'autant plus élevé que les moyens consacrés à l'audiovisuel public ont eux-mêmes atteint un niveau historique avec 3,816 milliards.

Toutefois, ce n'est pas parce qu'un budget est en hausse qu'il est un bon budget. À l'heure où les Français sont incités à la sobriété par des spots gouvernementaux infantilisants – « Je baisse, j'éteins, je décale » – et puisque chacun des gestes des Français compte, chacun des postes de la gestion de nos dépenses publiques doit compter aussi et être observé de près.

En réalité, ce budget nous semble à la fois trop généreux et très insuffisant. Sans adopter la position d'un Gustave Courbet qui estimait que l'État ne doit absolument pas se mêler de la vie artistique, il faut nous demander pourquoi ne pas limiter certaines politiques, qui peuvent faire l'objet de réductions. Je pense par exemple au programme 131 Création : la création n'est pas un monopole public. De même, le financement de l'audiovisuel public, largement abordé dans la présentation du budget du ministère de la culture, doit prendre fin. Les Français s'interrogent sur l'identité de France Télévisions, sur ce qui la différencie des chaînes privées et qui justifierait que l'État consacre des sommes aussi importantes.

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